L'ancien maître-chien militaire de 38 ans doit être jugé à partir du 31 janvier devant la cour d'assises de l'Isère pour le meurtre précédé de l'enlèvement et de la séquestration de cette enfant de 8 ans. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Nordahl Lelandais est jugé à partir de ce 31 janvier pour un meurtre qui a déchaîné les passions, celui de la petite Maëlys, et pour des agressions sexuelles sur d'autres mineures. L'ancien militaire de 38 ans va être extrait de prison pour comparaitre devant la cour d'assises de l'Isère pour le "meurtre de Maëlys De Araujo, précédé de l'enlèvement et de la séquestration" de cette enfant de huit ans tuée en 2017, selon l'ordonnance de mise en accusation.
J'avais promis à ma fille que je la protègerai des méchants
À l'approche de ce procès, les proches la petite Maëlys se confient. Jennifer Cleyet-Marrel, la mère de la fillette, a hâte que celui-ci commence. "J'aimerais qu'il dise la vérité, qu'il assume ses actes. Et surtout un verdict à la hauteur des souffrances que Maëlys a enduré", déclare-t-elle.
Depuis la disparition de sa fille, la jeune femme se dit rongée par la culpabilité. "J'avais promis à ma fille que je la protègerai des méchants et je ne l'ai pas fait. Je n'ai pas tenu ma promesse, et ça me reste en moi. Puis le fait de ne pas l'avoir surveillée. C'était un mariage, personne ne surveille tous les enfants durant un mariage, mais bon... Cela me restera jusqu'à la fin de ma vie. Je lui ai dit 1.000 fois pardon d'ailleurs, pour tout ça", confie-t-elle à BFMTV.
De son côté, le père de l'enfant, Joachim de Araujo, évoque une vie partie en éclats. "C'est très dur, même aujourd'hui, plus de quatre ans après. Si je fais tout ça, c'est pour ma fille, pour honorer sa mémoire. Je sais qu'elle restera toujours auprès de moi quoiqu'il arrive", témoigne-t-il auprès de nos confrères de France Bleu.
Tous deux se disent prêts à faire face au meurtrier présumé de leur enfant pendant près de trois semaines d'audience. "J'ai hâte d'y être parce que je voudrais affronter cet individu-là et honorer la mémoire de Maëlys. Et puis, en même temps, je me dis à quoi bon ? Je n'attends rien de cet individu qui dit que c'est un accident. Que des mensonges ! Il dit sa vérité, pas LA vérité", estime Joachim de Araujo.
On attend beaucoup de la justice, que la peine soit exemplaire
Un sentiment partagé par la tante de Maëlys: "C'est un menteur, un manipulateur, un pervers ... on attend rien, il ne dira rien. Il dira ce qui l'arrange, comme il a fait jusqu'à maintenant (...) On attend beaucoup de la justice, que la peine soit exemplaire. Qu'il ne ressorte pas et qu'il reste où il est, parce qu'il est dangereux", avait-elle lâché sur le plateau de TPMP.
Après la disparition de Maëlys, dans la nuit du 26 au 27 aout 2017, les recherches ont été intenses. Il a fallu attendre près de six mois pour que Nordahl Lelandais, acculé par des preuves matérielles, avoue en février 2018 des coups et une mort "involontaire". Sept mois plus tard, la première reconstitution retraçait ses aller-retours le soir du mariage, de la salle des fêtes au village voisin où vivaient ses parents et où il dit avoir dissimulé provisoirement le corps avant de revenir à la noce, puis vers le massif de la Chartreuse où les restes de la fillette ont finalement été retrouvés.
Dans une interview donnée au Parisien, Jennifer Cleyet-Marrel parle des douloureuses épreuves auxquelles sa famille a été confrontée depuis le décès de Maëlys. La mère de famille a subi deux fausses couches. Puis le couple a divorcé. "Cela nous a encore plus éloignés l'un de l'autre, on avait l'impression de n'attirer que la mort autour de nous", raconte-t-elle à nos confrères. "On s'est dit que notre vie commune nous rendait encore plus tristes, alors on a préféré divorcé, même si aujourd'hui encore, on garde des contacts, on a des échanges", rapporte Joachim de Araujo. Infirmière à l'hôpital, Jennifer Cleyet-Marrel a finalement changé de travail pour devenir infirmière libérale. "J'avais du mal à être confrontée à la mort", explique-t-elle.
L'affaire Maëlys a soulevé une immense vague d'émotion en France. Et le procès prévu au palais de justice de Grenoble devrait susciter encore plus d'échos médiatiques que celui de Chambéry. La durée des audiences, sur trois semaines -du 31 janvier au 18 février- est bien plus longue que ne le veut l'usage pour ce type d'affaire. Un dispositif hors norme a été mis en place pour accueillir les plus de 160 journalistes accrédités.
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