L'inquiétude grandissait quant au sort de l'enfant de cinq ans atteint d'une tumeur au cerveau qui a été retiré d'un hôpital britannique par ses parents, Témoins de Jéhovah. Entre temps, les Témoins de Jéhovah de France ont dit vouloir aider à retrouver la famille, tout en déplorant dans un communiqué de voir leur réputation "salie".
Deux jours après avoir été enlevé d'un établissement de Southampton, dans le sud de l'Angleterre, le petit Ashya King âgé de 5 ans, ses parents et ses six frères et soeurs sont toujours introuvables. Depuis leur arrivée jeudi soir en ferry à Cherbourg, en France, une course contre-la-montre s'est engagée pour retrouver le petit garçon qui est en danger de mort s'il ne suit pas son protocole médical lourd.
Selon plusieurs sources, les parents, Témoins de Jéhovah, ont refusé le traitement proposé par les médecins pour leur fils en raison de leurs convictions religieuses. Une version contestée par les Témoins de Jéhovah de France, qui ont réagi par communiqué. Ils ont dit samedi vouloir aider à retrouver la famille, tout en déplorant de voir leur réputation "salie".
Estimant que "cette situation n'a pas de lien avec l'appartenance religieuse des parents", ils trouvent "navrant de constater une nouvelle fois l'exploitation inouïe d'un fait divers malheureux, non élucidé, pour salir la réputation des Témoins de Jéhovah".
"Le siège national des Témoins de Jéhovah de France a demandé aux ministres du culte de tout le pays de lui signaler la présence éventuelle de cette famille, notamment lors des offices religieux de ce week-end", a ajouté le Bureau d'information des Témoins de Jéhovah.
"Ne les jugez pas"
Une amie de la famille a affirmé que les parents d'Ashya, Brett King, 51 ans, et Naghemeh King, 45 ans, qui sont tous deux Témoins de Jéhovah, avaient agi par "désespoir". "C'est une amie de ma mère. Elle s'est enfuie par désespoir et pour chercher de l'aide à l'étranger, parce qu'ils ne peuvent pas accepter qu'il n'y ait rien à faire pour sauver leur garçon. Ne les jugez pas s'il-vous-plaît. C'est une famille très aimante, très gentille et je suis persuadée qu'ils font tout ça seulement pour aider leur fils", a écrit Katie Fletcher sur la page Facebook de la police de Hampshire.
Repérés via les réseaux sociaux?
Nous avons des "informations suggérant" que la famille King se trouve "désormais en Espagne", plus précisément dans la région de Marbella (sud), "où elle possède des attaches fortes", a souligné la police britannique samedi. "Nous pensons que la famille a une maison là-bas. Elle ne fait pas mystère sur les réseaux sociaux de ses nombreuses visites dans la région", a ajouté le commissaire adjoint Chris Shead dans son dernier point de presse samedi après-midi.
Un mandat d'arrêt européen a été décrété à l'encontre des parents
Le policier a en outre confirmé l'émission d'un mandat d'arrêt européen contre les parents. "Mais le plus urgent est d'abord de retrouver Ashya", a-t-il insisté, après qu'Interpol a diffusé vendredi une alerte mondiale à ses 190 pays membres.
"Pas de nouvelles"
Côté français, on n'avait "pas de nouvelles" samedi de l'enfant, a dit à l'AFP le procureur de la République de Cherbourg, Eric Bouillard, qualifiant toutefois de "piste sérieuse" un éventuel passage en Espagne. "Cette nuit, on a eu des renseignements, des gens qui pensaient avoir vu la famille ou l'enfant à tel ou tel endroit. Ces renseignements ont été exploités, mais sans résultats, a-t-il ajouté. Une des hypothèses sérieuses, c'est que la famille n'était plus à Cherbourg au moment où la disparition nous a été signalée."
Pour les autorités britanniques, il était plus que jamais "vital" de retrouver le garçonnet qui ne peut se déplacer qu'en chaise roulante et est dans l'incapacité de communiquer.
La batterie de sa sonde pourrait s'épuiser
La vie de l'enfant, opéré pour la dernière fois il y a sept jours, dépend d'une sonde naso-gastrique qui lui permet de s'alimenter mais dont on craignait samedi que la batterie fût épuisée. "Nous ne savons toujours pas si la famille King est en possession de batteries supplémentaires pour alimenter la machine (...) et si elle sait s'en servir", a indiqué le commissaire adjoint Chris Shead. "Le temps est compté pour ce petit garçon. Nous devons le trouver et nous devons le trouver rapidement", a-t-il insisté.
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