Le président français François Hollande a annoncé sa décision de faire appel à des citoyens réservistes pour assurer la protection du territoire après l'attentat qui a fait au moins 80 morts jeudi à Nice (sud-est). "J'ai décidé de faire appel à la réserve opérationnelle, c'est-à-dire à tous ceux qui à un moment ont été sous les drapeaux ou dans les effectifs de la gendarmerie pour venir soulager les effectifs de policiers et de gendarmes", a-t-il dit dans une allocution télévisée, en évoquant la possibilité de les utiliser pour "le contrôle des frontières".
Le caractère terroriste de l'attaque "ne peut être nié"
Lors d'une allocution en direct à la télévision depuis Paris, François Hollande a estimé que le "caractère terroriste" de l'attaque perpétrée jeudi soir à Nice "ne peut être nié".
Le chef d'État a souligné que cette "monstruosité" est intervenue le jour de la Fête nationale, "symbole de liberté", alors que les fanatiques coupables de telles atrocités nient les droits de l'Homme.
L'état d'urgence prolongé de 3 mois
Le président Hollande a indiqué que, sur proposition du Premier ministre Manuel Valls, un haut niveau de sécurité sera maintenu dans l'Hexagone. L'état d'urgence, qui devait normalement prendre fin le 26 juillet sur le territoire français, sera prolongé de trois mois. "Un projet de loi sera soumis au Parlement d'ici la semaine prochaine", a précisé M. Hollande.
La dernière prolongation, le 19 mai, avait été de deux mois, contre trois mois les fois précédentes, pour assurer la sécurité de l'Euro 2016 de football et du Tour de France de cyclisme.
François Hollande a également décrété un deuil national de trois jours de samedi à lundi, a-t-il ajouté, en précisant que les drapeaux seraient mis en berne sur les édifices publics dès ce vendredi.
Le président français est attendu ce vendredi vers 12H00 à Nice, au lendemain de l'attentat qui a fait au moins 84 morts sur la Promenade des Anglais, pour une visite qui le conduira notamment à la préfecture puis à l'hôpital Pasteur, a-t-on appris auprès de l'Elysée.
Le chef de l'Etat doit assister à un briefing au Centre opérationnel départemental (COD) des Alpes-Maritimes, installé à la préfecture des Alpes-Maritimes, où il doit également visionner des d'images de vidéosurveillance.
Accompagné du Premier ministre Manuel Valls et du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, il se rendra ensuite au Centre hospitalier universitaire Pasteur pour s'entretenir avec les services mobilisés dans la nuit de jeudi à vendredi.
Avant de repartir vers Paris, François Hollande fera une nouvelle halte dans des locaux préfectoraux pour rencontrer les services de sécurité et de secours intervenus lors de l'attentat.
"Rien ne nous fera céder dans notre volonté de lutter contre le terrorisme"
Une loi adoptée en mai devait permettre ensuite de renforcer l'arsenal policier et judiciaire dans la lutte contre le terrorisme. L'opération Sentinelle, dont la voilure devait être prochainement réduite, sera poursuivie avec quelque 10.000 militaires dans les rues.
Enfin, celui qui est aussi chef des armées a assuré que la France allait "renforcer" son "action en Irak et en Syrie", faisant référence à l'Etat islamique, même si celui-ci n'a pas encore revendiqué l'attentat. "Rien ne nous fera céder dans notre volonté de lutter contre le terrorisme et nous allons encore renforcer nos actions en Syrie comme en Irak. Nous continuerons à frapper ceux qui justement nous attaquent sur notre propre sol, dans leurs repères."
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