Corentin, 16 ans, est jugé depuis ce mercredi, au tribunal de Cambrai, pour avoir poignardé à mort une mère de famille de 57 ans. Il l'avait choisie "au hasard" en octobre 2017. Il a été condamné à 15 ans de prison ainsi qu'à 15 ans de suivi socio-judiciaire.
Le 19 octobre 2017, Corentin avait tué Ginette Alvarez, une mère de famille de 57 ans. Les faits s'étaient déroulés dans une petite commune du Nord de la France. Il avait déclaré "être parti de chez lui avec l'intention de tuer quelqu'un, sous le coup de la colère, et pour voir ce que cela faisait", avait rapporté à l'époque le procureur de Douai, Frédéric Teillet.
Il avait alors attendu dans une ruelle qu'une personne passe seule avant de se jeter dessus avec un couteau. Ce jeudi, il a été condamné à 15 ans de prison ainsi qu'à 15 ans de suivi socio-judiciaire. Lors de ce procès à huis clos qui a duré deux jours, une peine de 18 ans de réclusion criminelle avait été requise par le procureur qui avait également requis 15 ans de suivi socio-judiciaire.
La justice étudie la personnalité de l'accusé
Lors de ses aveux, le jeune homme de 16 ans avait déclaré qu'il avait tué "pour voir ce que cela faisait". Ce mobile, il l'a confirmé lors de son procès. L'adolescent "s'en est pris à cette dame parce qu'il voulait tuer quelqu'un, alors il a erré, pendant deux heures, sur un chemin. Il a attendu qu'il y ait une cible seule et vulnérable et, comme il est d'un immense courage, il l'a frappée dans le dos", a expliqué Me Charles Herbiere, avocat de la famille de la victime. "Il n'y avait aucun motif clair et net, il ne connaissait pas cette personne, il ne lui en voulait pas, il n'en voulait pas à son argent", avait-il ajouté.
La justice a étudié la personnalité du jeune homme, présentée comme "marginale". "C’est un dossier d’une complexité sans borne, poursuit Me Herbiere. Même s’il a bredouillé de timides excuses, on est surtout frappé par le cynisme de cet adolescent. Non seulement il n’a aucune empathie à l’égard des parties civiles mais il se révèle aussi très calculateur. Il précise, par exemple, qu’il voulait tuer en étant mineur pour écoper d’une peine moins lourde. Il ajoute qu’il suit des activités en détention mais pour obtenir des crédits de réduction de peine."
"Il s’est construit sur du vide. Et du vide, il ne sort en général pas grand-chose"
Son avocate a tenté de justifier ses actes en évoquant l'enfance difficile de l'accusé. "C’était un adolescent très solitaire, indique Me Bleux-Laborie. Il n’avait aucun ami et n’était pas bien entouré. Compte tenu de ces carences éducatives et affectives, il s’est construit sur du vide. Et du vide, il ne sort en général pas grand-chose."
Corentin avait été interpellé l'an dernier, soit six mois après son crime. Il avait directement avoué son acte lors de sa mise en garde à vue et s'était montré très coopératif. Selon son avocate, ce procès permet à Corentin d'humaniser sa victime. Malgré cette avancée, les experts ont soulevé des risques de récidive. Les experts ont estimé que son discernement était altéré, selon Me Charles Herbiere, avocat de la famille de la victime.
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