Le feu d'artifice du 14 Juillet à Nice vient de se terminer. Un appel radio signale qu'un camion a percuté des passants. La foule court "dans tous les sens", des corps gisent au sol. Voici l'intervention des forces de l'ordre racontée par un des trois policiers de la Brigade spécialisée de terrain, qui ont abattu le tueur.
Posté à l'angle de l'avenue de Verdun et de la Promenade des Anglais, une équipe de la brigade spécialisée de sûreté - une femme et deux hommes - observe les nombreux spectateurs prendre le chemin du retour. Ces deux gardiens de la paix et un adjoint de sécurité sont chargés de "sécuriser la promenade conformément au service d'ordre", raconte l'un d'entre eux dans un procès-verbal dont l'AFP a pris connaissance dimanche.
Le premier appel signale des "passants renversés par un camion"
Ils reçoivent alors un appel radio leur indiquant qu'un camion a percuté des passants. Il sont appelés rue des Etats-Unis. Très vite, un deuxième message radio les informe que le poids lourd se trouve sur la Promenade des Anglais. Les trois policiers remontent en courant la célèbre avenue.
"Je n'ai pas compris tout de suite"
Face à un des deux gardiens de la paix, "se trouve un camion accidenté". "Il était arrêté, l'avant du véhicule complètement arraché. Il n'y avait plus de capot moteur", raconte-t-il. Derrière sur plusieurs mètres et sous le camion, ils voient des personnes au sol, du sang et entendent "les pleurs et les cris". "Je n'ai pas tout de suite compris ce qu'il se passait", reconnaît le gardien de la paix. "Ça courait dans tous les sens."
Un homme qui tentait de stopper le tueur, pris à tort pour un suspect
Un homme monte alors sur le cale-pied côté conducteur du camion, les policiers ne savent pas s'il tente d'attraper le conducteur ou de le frapper. Deux autres policiers le maîtrisent - il s'agit en fait d'un passant qui tentait de stopper le tueur.
Les policiers aperçoivent l'arme du terroriste
Le chauffeur du camion saisit une arme, les policiers voient "son bras avec une arme de poing dans la main droite". Mohamed Lahouaiej-Bouhlel commence à tirer. Le gardien de la paix, à 15 mètres environ, "sort son arme et la dirige dans la direction" du tueur.
La fusillade commence, les policiers se cachent derrière les palmiers
Des coups de feu sont tirés. Le gardien de la paix, positionné sur le terre-plein, est "quasiment face à lui" sur sa gauche, le camion étant sur la chaussée. Le policier tire une première fois en visant la tête, car "c'est la seule chose" qu'il voit. Le chauffeur se baisse avant de se coucher.
Il réapparaît sur le siège côté passager. Le gardien de la paix tire à nouveau, tout comme ses deux collègues, dissimulés derrière des palmiers.
Puis Lahouaiej-Bouhlel dirige son arme vers eux. Le gardien de la paix fait de nouveau feu à deux reprises, avant de voir "sa tête tomber en arrière sur le montant de la fenêtre, côté passager du camion".
Il ne sait pas s'il a tué le chauffeur. A eux trois, les policiers ont tiré une vingtaine de balles avant d'entendre : "Stoppez le tir".
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