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Gilets jaunes: VIDÉO des affrontements à Paris vus depuis les CRS

 
 

Des images saisissantes ont été diffusées par le CRSI (Centre de recherche sur la sécurité intérieure) ce lundi. Lors des affrontements de samedi dernier à Paris au pied de l’Arc de Triomphe, un CRS a installé une caméra embarquée lors de son intervention.  L’occasion de se rendre de compte des affrontements de l’intérieur. Sur les images, on y voit une compagnie de CRS chargé les manifestants avant de battre légèrement en retraite sous le poids des jets de pavés. Le CRSI est une association française fondée par un avocat et un ancien militaire d’après lavoixdunord.fr. Le CRSI a invoqué le secret des sources pour ne pas dévoiler l’origine de la vidéo.

Le pouvoir passe à l'initiative dans l'urgence

Par ailleurs, l'exécutif français a engagé lundi une course contre la montre pour tenter d'apaiser la crise sociale et politique des "gilets jaunes", et éviter la répétition des violences de plus en plus graves qu'elle a déchaînées. Le Premier ministre Edouard Philippe va rapidement annoncer des "mesures" afin de permettre "le déroulement serein" de la concertation de trois mois voulue par l'exécutif. Mercredi à l'Assemblée et jeudi au Sénat, un débat se tiendra avec tous les partis, a indiqué lundi matin Matignon, où se succèdent en consultation les chefs des principaux partis politiques.

L'Arc de Triomphe tagué et saccagé, des grilles du jardin des Tuileries arrachées, des véhicules incendiés, des magasins pillés... Les violences du week-end à Paris ont donné lieu au chiffre record de 363 gardés à vue, selon un nouveau bilan du parquet de Paris. Parmi eux, 139 suspects ont été présentés à ce stade à la justice et 111 ont vu leur garde à vue prolongée.

En signe de soutien aux forces de l'ordre, le président Emmanuel Macron a déjeuné avec des CRS et policiers dans une caserne parisienne lundi midi. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner recevra les syndicats de police mardi, a fait savoir Beauvau.

Nouveauté: plus d'une centaine de lycées étaient bloqués lundi, partiellement ou totalement, par un mouvement de protestation contre les réformes dans l'Education, qui s'est inscrit parfois en soutien aux "gilets jaunes".

L'Elysée a fait savoir qu'une annulation du voyage de M. Macron en Serbie mercredi et jeudi était "à l'étude".

L'extrême tension qui parcourt la France, après trois samedis émaillés de scènes d'émeutes et des blocages quotidiens un peu partout sur le territoire, se reflète dans les menaces de mort reçues par un collectif de "gilets jaunes" invité à Matignon mardi après-midi, quatre jours après l'échec d'une première tentative.

Jacline Mouraud, à l'origine d'une vidéo virale sur la "traque aux automobilistes", fait partie de ces "gilets jaunes libres" ayant appelé dimanche à une "sortie de crise". Les personnes qui font des menaces de mort "ne veulent pas de résolution du conflit", a-t-elle affirmé à l'AFP. Selon elle, l'apaisement passerait par un moratoire sur les taxes sur le carburant, une annulation de l'alourdissement du contrôle technique automobile et un rétablissement de l'impôt sur la fortune.>- "72 heures" pour bouger -

La contestation est née du refus de la hausse de la fiscalité sur les carburants pour financer la transition écologique. Exacerbée par la question du pouvoir d'achat, sur fond de mépris ressenti par nombre d'habitants des zones rurales et périurbaines, elle s'appuie, selon les sondages, sur le soutien constant de 70 à 80% de l'opinion.

La plupart des responsables de l'opposition demandent un moratoire sur la hausse prévue du prix de l'essence et du diesel au 1er janvier. C'est l'un des messages portés lundi devant le Premier ministre notamment par Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Olivier Faure (PS), Benoît Hamon (Génération-s), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Marine Le Pen (RN), Florian Philippot (Patriotes) ou encore Laurent Wauquiez (LR). Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et François Bayrou (MoDem) se feront représenter.

Seuls les écologistes David Cormand et Delphine Batho n'ont pas demandé de moratoire. Quant à M. Dupont-Aignan, il a rapidement coupé court à son entretien au motif qu'il ne pouvait pas filmer celui-ci.

"Pour l'instant, nous n'avons pas de réponse", a déclaré Olivier Faure, premier chef de parti reçu dans la matinée.

Pour Marine Le Pen, il ne reste "que quelques heures pour mettre fin à la stratégie de la confrontation choisie par Emmanuel Macron depuis maintenant près de trois semaines". A sa sortie de Matignon, la président du RN a réclamé des solutions "importantes", "audibles" et "immédiates", si Emmanuel Macron ne veut pas être "le premier président depuis un demi-siècle à faire tirer sur les Français".

"Le président de la République ne peut pas continuer à rester silencieux", avait jugé dans la matinée le patron des Républicains (LR) Laurent Wauquiez, renouvelant son appel à un référendum sur la transition écologique.

Matignon se borne à indiquer à ce stade que les nouvelles "mesures" promises sont "destinées à permettre le déroulement serein de la concertation décentralisée souhaitée par le président de la République, et à assurer le maintien de l'ordre et le respect de la loi".

Plus précis, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a jugé nécessaire d'"accélérer la baisse des impôts" mais aussi celle de la "dépense publique".

"Moins de dépense publique, moins d'impôts, et le plus vite sera le mieux, parce que nous mesurons à l'aune de cette crise sociale, démocratique, l'impatience de millions de Français", a-t-il insisté.


 

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