Le gouvernement va geler les hausses des tarifs de l'électricité et du gaz et suspendre le durcissement du contrôle technique automobile, trois mesures prévues au 1er janvier 2019, pour apaiser la crise des "gilets jaunes", a annoncé le Premier ministre Édouard Philippe mardi aux parlementaires de la majorité. Le moratoire décidé par l'exécutif sera "large" et neutralisera la hausse des taxes sur les carburants prévue au 1er janvier, dont le rapprochement des taxes sur l'essence et le gasoil, a expliqué le chef du gouvernement selon des participants à la réunion des groupes LREM et MoDem à l'Assemblée. Le gouvernement va également suspendre la hausse des taxes prévues sur le gazole non routier (GNR) dans les travaux publics.
"Fixer le cap et le tenir est une nécessité pour gouverner la France, mais aucune taxe ne mérite de mettre en danger l'unité de la Nation", a souligné le chef du gouvernement lors d'une allocution télévisée, ajoutant qu'il "faudrait être sourd" pour ne "pas entendre la colère" des Français.
Dans un "souci d'apaisement", le gouvernement et le président Emmanuel Macron ont ainsi décidé de la suspension pendant six mois de trois mesures fiscales devant entrer en vigueur le 1er janvier 2019: la hausse de la taxe carbone, sur l'essence, le fioul et le diesel; la convergence de la fiscalité du diesel avec celle de l'essence et l'alignement sur la fiscalité des particuliers de la fiscalité du gazole des entrepreneurs non routiers.
"Nous voulons dans ce laps de temps identifier et mettre en oeuvre des mesures d'accompagnement justes et efficaces. Si nous ne les trouvons pas, nous en tirerons les conséquences", a ajouté le Premier ministre.
Le gouvernement, a-t-il ajouté, a également "entendu l'inquiétude sur les modalités du contrôle technique, qui le compliquent et le rendent plus cher". Là aussi, la mesure a été suspendue pour une durée de six mois, afin de "trouver les justes adaptations".
Enfin, ni les tarifs de l'électricité, ni ceux du gaz n'augmenteront, comme c'était prévu, "durant la concertation et donc durant l'hiver qui s'annonce", a développé le chef du gouvernement.
"Ces décisions, immédiates, doivent ramener l'apaisement et la sérénité dans le pays" et "permettre d'engager un vrai dialogue sur l'ensemble des préoccupations qui se sont exprimées ces dernières semaines", a ajouté Édouard Philippe.
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