Dans une interview à RMC, la femme ayant dénoncé à la police Abdelhamid Abaaoud, "cerveau" présumé des attentats de Paris, a raconté tout ce qu'elle a vu et entendu lorsqu'elle a rencontré le terroriste, qui se cachait alors dans des buissons le long d'une autoroute. C'est elle qui a appelé la police, dans le plus grand secret, permettant ainsi l'organisation de l'assaut à Saint-Denis.
Grâce à elle, le terroriste Abdelhamid Abaaoud a été neutralisé. Cette jeune fille, nous l'appellerons Sonia, le pseudonyme sous lequel elle se présente. Nos confrères de RMC ont rencontré celle qui a révélé la cache où se terrait l'un des organisateurs des attentats de Paris. Elle explique aux journalistes que le 15 novembre, deux jours après les attentats, elle se trouvait avec Hasna Aït Boulacen, la cousine d'Abaaoud, lorsque celle-ci reçoit un appel téléphonique d'un numéro belge. "Il lui dit qu'elle doit trouver une voiture pour aller récupérer une personne qui a besoin d'un hébergement. Et que c'est son cousin (Abaaoud, ndlr), qui a dit d'appeler".
Hasna doit crier un code "Dix dix"
La personne au bout du fil fixe un rendez-vous à Hasna. Son amie Sonia l'accompagne. Les deux jeunes filles se rendent donc dans une zone industrielle, à Aubervilliers, en contrebas d'une autoroute. Là, le correspondant au téléphone leur indique où aller plus précisément et dit à Hasna de crier un code "Dix dix". C'est à ce moment-là qu'un homme sort des fourrés et se dirige vers elles. C'est homme, c'est Abdelhamid Abaaoud.
Il m'a dit: "Les terrasses, c'est moi"
"Il avait un bob sur la tête, des baskets orange, un bombers... pour moi c'était un Roumain, décrit Sonia. En plus il avait le sourire. Il ne ressemblait pas du tout à un terroriste".
Sonia interpelle alors Abaaoud et lui demande s'il a participé aux attentats du 13 novembre. "Les terrasses, c'est moi!", aurait alors répondu le terroriste. L'homme s'est montré "fier de lui", selon la jeune fille. "Il racontait avoir tué des gens comme s'il avait acheté un bac de lessive en promotion. Il était content", révèle la jeune femme.
Abaaoud révèle à Sonia ses autres plans macabres
Le terroriste lui assure ensuite être entré en France avec 90 de ses congénères - "des Syriens, des Irakiens, des Français, des Allemands, des Anglais" - présents "un peu partout en Ile-de-France". Abaaoud aurait ensuite expliqué ne pas en avoir terminé. "Il y a eu des ratés, et je suis là pour faire en sorte qu'il n'y ait plus de ratés", aurait-il affirmé. Il indique à sa cousine vouloir s'en prendre à un centre commercial de la Défense, à un commissariat à la Défense et à une crèche.
Sonia entend ensuite Abaaoud donner des ordres à sa cousine: elle doit lui trouver une planque pour le lendemain. Le terroriste dit qu'il va lui donner de l'argent pour lui acheter "des costumes et des chaussures".
Dans le plus grand secret, Sonia prévient la police
C'est ainsi qu'Hasna s'est mise en route pour trouver la planque pour son cousin. A ce moment-là, Sonia a tenté de l'en dissuader. "La meilleure chose à faire est d'appeler la police", aurait dit Sonia à son amie. Hasna a refusé et a demandé à son amie de faire preuve de compréhension.
Le lendemain, dans le plus grand secret, Sonia prévient la police via le numéro vert mis en place après les attentats. Elle donne ainsi la possibilité aux autorités de mener l'assaut à Saint-Denis, ayant mené à la mort d'Hasna Aït Boulacen, d'Abdelhamid Abaaoud et d'un complice.
Depuis, la jeune fille est menacée de mort et doit se cacher. Elle a dû quitter son travail, sa famille, ses amis et doit se présenter sous une autre identité. (Lisez l'article complet)
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