Nos confrères de RMC ont rencontré la jeune femme ayant permis à la police française de localiser le terroriste Abdelhamid Abaaoud dans sa planque et de donner l'assaut de Saint-Denis, à Paris, évitant ainsi de potentiels nouveaux carnages après les attentats de Paris. Cette personne, qui témoigne anonymement est une amie d'Hasna Aït Boulacen, la cousine d'Abaaoud. En tant que témoin clé, la jeune femme a dû changer de vie, pour se protéger. Elle est menacée de mort. Problème? Elle se dit oubliée des autorités françaises et demande un soutien psychologique et financier.
Elle doit changer de nom, de domicile, de travail
L'existence de la jeune fille a été bouleversée par les révélations qu'elle a livrées à la police: "On m'explique que je vais devoir changer de nom, de ville, témoigne-t-elle dans une vidéo RMC. Que je vais être prise en charge par des policiers spécialistes de la protection du témoin. Je ne m'attendais pas à tout ça: tu ne peux plus voir ta famille, tes amis. Tu ne peux plus aller dans les endroits que tu fréquentais".
Après avoir été logée dans des hôtels, elle a emménagé dans un nouvel appartement
Après avoir dénoncé Abaaoud, la police fait loger la jeune fille dans plusieurs hôtels, pour ne pas qu'elle soit localisée par d'éventuelles personnes malveillantes. Aujourd'hui, elle ne peut plus aller à son travail et a dû déménager. Elle doit à présent se présenter sous une autre identité. Mais elle attend toujours ses nouveaux papiers d'identité: elle ne peut donc pas trouver un nouveau travail pour l'instant.
"L'Etat doit prendre les gens comme moi en considération"
La jeune fille dit ne jamais avoir pu profiter d'un soutien psychologique ou financier et a réclamé de l'aide à l'Etat français. Elle dispose d'un téléphone portable, joignable 24h/24 en cas d'urgence. "Ils ont dit que c'était la première fois pour eux, raconte–t-elle. Moi ce que je leur demande, c'est de prendre en compte toutes les dépenses que j'ai effectuées. S'il n'y a pas de gens comme moi, ils n'y arriveront pas. La preuve, Abbaaoud était là et ils le savaient pas".
Elle ne regrette rien
A la suite de la publication du reportage de RMC, l'Etat français a aidé financièrement ce témoin clé. La jeune femme attend maintenant que de nouveaux papiers d'identité lui soient fournis.
Malgré ces désagréments, la jeune femme ne regrette rien. Elle considère que si elle n'avait pas agi, elle aurait dû vivre avec la "mort d'innocents sur la conscience". "Je préfère encore ma vie actuelle", a-t-elle confié.
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