En ce moment
 
 

Marine Le Pen, grande vedette d'un colloque au parlement flamand, 260 personnes manifestent contre sa venue

 
 

L'extrême-droite flamande a convié mardi ses consœurs européennes pour réclamer le rétablissement des frontières d'avant Schengen, alors que l'Europe connaît un afflux de migrants fuyant les zones de guerre. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans la Salle des guichets du parlement flamand pour un colloque consacré à la souveraineté et qui a pris les allures d'un meeting politique dont la vedette était la présidente du Front National, Marine Le Pen.


Elle a tenu un plaidoyer pour la souveraineté dont l'ennemi serait "l'euro-dictature" de la Commission européenne

La figure de proue de l'extrême-droite française a tenu un plaidoyer pour la souveraineté dont l'ennemi serait "l'euro-dictature" de la Commission européenne. Elle s'en est pris aux "diktats de l'Allemagne" en matière migratoire avant de décrire l'enfer qui attend, selon elle, l'Europe si elle accepte d'accueillir les réfugiés qui se pressent à ses frontières. La venue à Bruxelles de Mme Le Pen a reçu un large écho médiatique, inhabituel en Belgique francophone quand il s'agit de l'extrême-droite. Les agents de sécurité étaient présents en nombre dans la salle qui a réservé une standing ovation à la leader frontiste. Dans l'assistance, on remarquait quelques anciennes figures du Front National belge (Patrick Sessler, Jean-Pierre Borbouse, Marguerite Bastien). Les leaders du Vlaams Belang qui se sont succédés à la tribune ont discouru sur le même thème sans oublier les refrains classiques du nationalisme flamand: une Belgique qui serait dominée par une élite francophone, des transferts nord-sud opaques, la Flandre qui se libérera en prenant son indépendance, etc.


"Avec la N-VA dans le gouvernement, on n'a plus besoin des socialistes"

Le 25 mai 2014, la N-VA a siphonné une grande partie des électeurs du Vlaams Belang. Les oreilles de l'autre parti nationaliste ont donc sifflé mardi, en particulier celles du secrétaire d'Etat à l'Asile, Theo Francken, accusé d'ouvrir "les robinets" de l'immigration. "Avec la N-VA dans le gouvernement, on n'a plus besoin des socialistes", a raillé le président du VB, Tom Van Grieken.


260 manifestants

Quelque 260 personnes, selon la police locale de Bruxelles Nord, ont manifesté mardi soir contre la venue de la présidente du Front National. Le cortège est parti de la place Surlet de Chockier puis s'est rendu aux abords du parlement européen. Aucun incident n'a été déploré. "Nous manifestons contre la venue de Marine Le Pen, qui s'inscrit dans le cadre de l'organisation de l'extrême-droite en Europe. Marine Le Pen a réussi à créer un groupe d'extrême-droite au parlement européen et c'est un succès pour elle, car l'extrême-droite est rarement parvenue à s'unir et parler d'une seule voix au niveau européen. Cette union constitue un danger dans un contexte de crise économique", a estimé Maxime Ramirez, président des Etudiants de Gauche Actifs à l'ULB, une des organisations à l'origine de la manifestation. "En détricotant la sécurité sociale et les droits des salariés, les gouvernements de droite ultralibérale comme le gouvernement belge, plongent la population dans la misère et la poussent dans les bras de l'extrême-droite", a-t-il conclu.


 

Vos commentaires