L'agression d'un jeune de 17 ans à la sortie de son lycée à Mayotte par un autre élève, qui l'a laissé en état de mort cérébrale, a provoqué la colère des habitants de sa commune. Ils ont érigé des barrages vendredi.
Agressé avec des ciseaux
Miki, 17 ans, a été agressé à coups de ciseaux jeudi après-midi à la sortie du lycée de Mtsangadoua au nord de Mayotte, alors qu'il s'apprêtait à monter dans le bus qui le ramenait chez lui, a-t-on appris auprès du rectorat.
Blessé aux poumons, au cou et à la tête, il a été évacué par hélicoptère au Centre hospitalier de Mayotte (CHM) à Mamoudzou. L'équipe médicale l'a déclaré en état de mort cérébrale vers 2H00 du matin vendredi, selon la même source.
L'agresseur est entre les mains de la justice.
Des agressions fréquentes
Dès que la famille et les habitants de Mtsamboro, village de Miki, ont eu connaissance de son état de santé, des barrages ont été érigés dans la localité.
Vendredi matin, pour tenter de calmer la colère des Mtsamborois, une réunion de crise s'est déroulée en présence du maire de la commune, Laïthidine Ben Saïd, des élus des communes voisines, Acoua et Bandraboua, des responsables de la gendarmerie, du secrétaire général de la préfecture et du recteur de Mayotte, Gilles Halbout.
Les parents d'élèves ont réclamé notamment la réfection de la clôture, le renforcement du personnel de sécurité et un accompagnement psychologique.
Cette agression est la troisième de la semaine après des affrontements au lycée Gustave Eiffel à Kahani mercredi et l'agression jeudi de deux lycéens et d'un agent de service civique au lycée Bamana à Mamoudzou.
Ces agressions sont courantes, malgré la présence de gendarmes, de policiers ou d'équipes de sécurité.
En 2018, c'est à la suite de l'incursion d'une cinquantaine de jeunes au lycée Eiffel de Kahani que les Mahorais étaient descendus dans la rue pour manifester contre l'insécurité.
Le mouvement avait duré trois mois, paralysant complètement cette île de l'océan Indien qui vient de fêter les 10 ans de son accession au statut de département.
Vos commentaires