La presse quotidienne réagit mardi de manière plutôt favorable au discours de François Hollande devant le Congrès des députés et des sénateurs réunis à Versailles même si certains éditorialistes y voient une habileté politique du président vis-à-vis de l'opposition dont il a repris nombre de propositions.
Dans la presse nationale, sans surprise, les avis divergent notablement entre Libération et Le Figaro. Dans le premier nommé, Laurent Joffrin estime que François Hollande "a pris la mesure de cette épreuve historique et, par la même occasion, marqué un point politique."
"Que de temps perdu", s'indigne pour sa part Yves Thréard, dans Le Figaro. "Pour détruire Daech, il en faudra davantage", remarque encore l'éditorialiste du quotidien de droite.
Même son de cloche dans l'Alsace où Raymond Couraud, s'il admet que "le ton employé par le président de la République était à la hauteur de la menace", estime qu'il "eût été bon de prendre plus tôt les mesures annoncées hier". "Nous ne sommes pas en guerre depuis vendredi soir, ni depuis Charlie, nous le sommes depuis des années", écrit-il.
Sceptique, avant même le discours présidentiel, Le Monde dans son édition datée de mardi s'interrogeait : "Le djihadisme sera-t-il "vaincu" pour autant?". "Il ne faut pas mentir à l'opinion", prévient-Il : "parce qu'il relève d'une pathologie propre à l'islam, parce qu'il est une idéologie totalitaire, l'islamisme sera d'abord défait par les musulmans."
En revanche, La Dépêche du Midi, sous la plume de Jean-Claude Souléry, pense que Hollande "a démontré, une fois encore, cette détermination froide du chef de guerre qui ne le quitte plus" et qui "constitue plus que jamais la marque de son quinquennat."
Mais plusieurs éditorialistes se plaisent plutôt à voir dans les propositions du président une "habilité politique" contre l'opposition.
Ainsi pour La Charente Libre, Jean-Louis Hervois note que le président : "n'a pas laissé de doutes sur sa détermination à mener jusqu'au bout cette guerre, jusqu'à aller chercher dans les arguments de son opposition les armes pour la gagner" ce que ses opposants jugeront "trop habile pour être honnête".
Ce qui fait dire à Mickaël Tassart (Le Courrier Picard) qu'en "reprenant des propositions formulées par l'opposition, François Hollande (...) a pris ses opposants à revers et la France à témoin".
"Il n'a pas hésité à puiser dans les propositions de la droite. C'est habile sur le plan politique", constate Patrice Chabanet du Journal de la Haute-Marne. Tout comme Christophe Hérigault qui dans La Nouvelle République du Centre-ouest pense que "François Hollande, hier à Versailles, aura d'abord su faire montre d'une indéniable habileté..."
C'est aussi "un tacle contre l'Europe molle", écrit Hervé Chabaud de L'Union car "il a produit un discours puissant qui oblige la France mais aussi ses partenaires européens".
Mais, souligne Hervé Favre, dans La Voix du Nord, "les couacs dans l'interprétation de l'hymne à l'unité nationale se sont vite fait entendre. Et passé le moment du deuil, la campagne électorale reprendra vite ses droits".
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