Le frère et la mère de Tiphaine Véron, la Française disparue en juillet 2018 au Japon, vont s'y rendre de nouveau cette semaine, notamment pour "remercier" les habitants de la région de Nikko (nord-est) de leur soutien, et marquer l'anniversaire d'une disparition à ce jour sans clef.
Damien Véron et sa mère Anne partent pour le Japon mardi pour dix jours. "Dix jours pour rencontrer l'ambassade, assister à une nouvelle réunion avec la police, prendre des renseignements auprès d'experts privés, dîner avec des membres du comité de soutien des Français du Japon, participer à une distribution d'avis de recherche à l'initiative des citoyens de Nikko", a indiqué lundi à l'AFP la soeur de Tiphaine, Sybille.
Et la famille entend "remercier les habitants de Nikko de leur soutien", et les convier dimanche matin à un rassemblement, atour d'un thé et de quelques produits français devant la gare Tobu Nikko, "éventuellement suivi d'une marche jusqu'à l'hôtel où Tiphaine avait séjourné", a précisé la famille dans un communiqué.
"Aucun soupçon, aucune trace"
Tiphaine Véron, une auxiliaire de vie scolaire de Poitiers dont le 37e anniversaire était ce lundi, n'a plus été vue depuis le matin du 29 juillet 2018 à Nikko, une cité très touristique du nord-est du Japon entourée de monts et bois. La jeune femme, épileptique, avait quitté son hôtel pour aller se promener, laissant derrière elle valise et passeport.
Un an près, la disparition "n'est pas élucidée, nous n'avons le début d'aucune trace, d'aucun soupçon", comme le rappelait le président français Emmanuel Macron lui-même, fin juin lors d'une visite officielle à Tokyo. Tout en s'engageant à continuer de "mettre la pression" pour résoudre ce mystère.
La famille se sent "malheureuse, impuissante"
Un an après, la famille, elle, se sent "malheureuse, impuissante, parfois en colère, frustrée par les difficultés liées à la justice entre deux pays", a indiqué lundi à l'AFP l'avocate de la famille de Tiphaine, Emmanuelle Bernard. Ce d'autant que dans le système japonais, la famille n'a pas un accès direct au dossier comparable à une partie civile dans le système français, précise-t-elle.
Outre l'enquête au Japon, le parquet de Poitiers a ouvert en septembre 2018 une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration", tout en précisant qu'une piste criminelle n'était pas de ce fait forcément privilégiée, mais qu'il s'agissait d'une mesure technique, la procédure de "disparition inquiétante" n'existant pas au Japon. Une instruction est en cours, et le parquet de Poitiers a dit lundi n'avoir aucune communication à faire sur l'état de l'enquête.
Des enquêteurs français se sont rendus en mai dernier au Japon pour un échange avec leurs homologues japonais, a indiqué l'avocate de la famille. Mais une mission "courte, rapide", qui n'a pas donné lieu à une avancée particulière, et "dont on espère que c'est juste un début de coopération", a dit Me Bernard.
En mai aussi, le frère et la soeur de Tiphaine avaient, avec des secouristes spécialistes, mené des recherches de terrain, parcourant la forêt à flanc de montagne et sondant une rivière dans laquelle elle aurait pu tomber. Sans trouver d'indice, un élément qui dans l'esprit du frère affaiblissait une piste accidentelle.
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