Ahmed est danseur et vit au milieu des ruines de son pays, en Syrie. Il aurait bien voulu partir mais il n’a pas assez d’argent. Aujourd’hui, il donne des cours de danse pour gagner sa vie, même s’il sait que le groupe terroriste Etat Islamique fera tout pour l’empêcher de poursuivre sa passion.
"Ils veulent tirer dans mes jambes car je suis danseur"
"Ils m’ont dit qu’ils allaient tirer dans mes jambes, car ils savent que je suis danseur. Ils m’ont prévenu qu’ils allaient venir me tuer si je restais ici à continuer d’apprendre la danse aux enfants", raconte Ahmed, au milieu des ruines. "Ma maman était institutrice, elle a vécu dans le désert, c’est elle qui m’a appris à devenir fort."
Les tirs toujours audibles dans les ruines
Le jeune danseur reste donc dans son pays, malgré le danger permanent. Régulièrement, même si tout est déjà dévasté, on entend des tirs au loin. "Ils continuent", dit-il à la caméra.
En revenant dans la rue où il a grandi, il ne reconnaît plus rien. "Nous avions une maison dans cette rue… Mais aujourd’hui, c’est tellement détruit que je ne sais même plus où elle se trouve", dit-il. "J’ai perdu cinq membres de ma famille ici", dit-il en montrant le reste de quelques murs et de bâtiments éventrés. "Il y avait un tas de personnes ici, tous sont à la rue aujourd’hui, tous sont en train de pleurer."
"En dansant, je me sens libre à l’intérieur de cette prison"
Mais Ahmed ne se laisse pas abattre. Il continuera à danser quoi qu’il arrive, la danse est ancrée en lui. Dans sa nuque, il a un tatouage, enième provocation. "Il est écrit "danse ou meurt". Je vais continuer à danser ici, toujours, pour l’esprit des gens qui ne sont plus là. En dansant, je me sens libre à l’intérieur de cette prison."
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