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"Je dénonce pour que d’autres ne partent pas": Laura raconte l'enfer de l'Etat islamique avec son fils de 4 ans

 
 

Laura Passoni, une jeune maman carolo et son fils de 4 ans sont parvenus à fuir la Syrie et s'extraire de l'Etat islamique. Elle témoigne  dans un livre et dans Sudpresse.

En 2014, alors qu'elle ne parvient "plus à trouver sa place" dans notre société de consommation, Laura, convertie à l'islam depuis ses 16 ans, rejoint la Syrie avec son compagnon, Ossama, et son fils de 4 ans. Là-bas, ils vivent un enfer pendant 9 mois, c'est ce qu'elle raconte aujourd'hui dans un livre.

Dès le début, son mari a été obligé de suivre les entraînements de Daesh, écrit-elle. Elle a dû rejoindre d'autres femmes et enfants dans une maison de Raqqa, avant d'être envoyée à Al-Bab, une ville "noire, grise, fermée". Elle décrit l'horreur qu'elle a sous les yeux: "L'état islamique est très présent, la couleur noire est partout (…) Les décapitations ont lieu tous les vendredis", et "les corps sont exposés à la vue de la population".


"Tout ce qu’ils m’avaient dit était mensonger"

Elle explique comment les femmes issues des minorités sont réduites à l'esclavage, mais aussi l'enfermement, et les enfants qu'on prépare aux combats dès 8 ans. Très vite, Laura regrette d'avoir rejoint la Syrie.

Lorsqu'elle tombe enceinte peu de temps après son arrivée, ça se complique encore: elle souffre de malnutrition et son bébé ne grossit pas. Elle doit quitter le pays coûte que coûte au risque de le perdre.

"Nous ne servons à rien d'autre: procréer, faire le ménage et assouvir les désirs des hommes", explique-t-elle. Interviewée dans les bâtiments de RTL HOUSE ce jeudi 29 septembre, Laura a raconté sa prise de conscience: "J’ai ouvert les yeux. J’ai réalisé que tout ce qu’ils m’avaient dit était mensonger. Et que ce n'était pas la vie qu’on m’avait dit. Moi j’étais quelqu’un qui était indépendant. Je travaillais, je partais avec mon fils au cinéma. Et du jour au lendemain, on m’enferme." 

Les parents de la jeune femme ont bien tenté d'aider leur fille à rentrer en Belgique: son père est parvenu à approcher la ville où sa fille et son petit-fils étaient retenus, mais sans succès. Elle est arrêtée par des djihadistes de l’État islamique qui tentent d’influencer son fils de 4 ans. "‘Regarde comment on fait. Plus tard, tu seras comme ça’. Ils lui ont appris qu’il y a des mécréants, qu’on les tue. Mais, bien sûr, après j’ai eu la possibilité de protéger mon fils au maximum", explique-t-elle.


"J’ai fait une grave erreur, je l’assume maintenant"

Le retour en Belgique ne se fera pas sans mal mais Laura arrive finalement à s'en sortir. Elle est devenue maman d'un deuxième petit garçon mais a été jugée pour "participation aux activités d'un groupe terroriste". Elle a échappé à la prison mais reste surveillée de très près. "Je suis une délinquante, une terroriste aux yeux de la société. Tout est à reconstruire", dit la jeune femme qui se dit prête à assumer. "Moi, mes mains sont propres. Je n'ai rien fait. J’ai été complétement manipulée. Ça arrive de faire une erreur. J’ai fait une grave erreur. Je l’assume maintenant. La preuve, maintenant je dénonce pour que d’autres ne partent pas."

Dans son livre, Au coeur de Daesh avec mon fils, elle souhaite faire passer un message concernant l'Islam: elle "rejette l'interprétation fausse et dévoyée de ma religion que répand ce groupe terroriste", dit-elle. 


 

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