Dans la commune de Madaya, non loin de Damas (Syrie), la population meurt de faim. La ville est assiégée par le régime syrien en dépit d'une trêve conclue il y a plus de trois mois.
Madaya est un village assiégé depuis juillet par une combinaison des forces syriennes loyales au président Bachar al-Assad et des milices de son allié, le Hezbollah libanais. Quelque 40.000 personnes, des civils essentiellement, sont piégées dans cette localité proche de la frontière libanaise. Outre les checkpoints et les champs de mines, un blocus empêche la nourriture et l'eau d'atteindre la ville. Les tentatives de fuite se multiplient et leur issue est parfois tragique…
Dimanche dernier, une femme enceinte et sa fille ont tenté de s’extirper hors de Madaya, relate Vice News. Arrivées à la limite sud de la ville, une personne a trébuché sur une mine et l’explosion a alerté le poste de contrôle du Hezbollah situé à proximité. Les soldats ont ouvert le feu. Entre l'explosion et le barrage, la mère et la fille sont mortes.
Le mois passé à Maya, 31 personnes sont mortes de faim, ou en essayant de contourner les checkpoints du Hezbollah qui encerclent la ville. D’après un rapport de la Société médicale syro-américaine, le prix d’un kilo de riz s’élève actuellement à 100 dollars dans la région — le salaire mensuel moyen d’un Syrien étant inférieur à 200 dollars.
"Les plus jeunes et les plus vieux meurent"
"J’ai mangé des feuilles de fraisier", raconte Rajai, un professeur de 26 ans, à un journaliste de Vice News. "Je n’ai pas eu de vrai repas depuis trois mois", explique-t-il. Depuis le début du siège de la ville, il a perdu 22 kilos. "Les enfants mangent les feuilles des arbres, les plus jeunes et les plus vieux meurent", témoigne-t-il.
Face à cette situation dramatique, les habitants de Madaya ont commencé à publier des appels désespérés sur les réseaux sociaux, ainsi que des photos de cadavres faméliques particulièrement choquantes.
Sur une photo publiée sur Twitter le 3 janvier, des hommes de la région portent une banderole pour adresser un message au pape et à l’ONU : "Cela ne nous importe pas qu’Assad tue les adultes, mais s’il vous plait, sauvez les enfants de Madaya qui sont en train de mourir de faim."
Vos commentaires