Elle n'acceptera "jamais" la victoire de Joe Biden à la présidentielle: avec des centaines de partisans de Donald Trump, des chips et des bières, Sue Ianni a voyagé toute la nuit depuis la région de Boston, en car, pour manifester à Washington dans l'espoir de voir le Congrès renverser le verdict des urnes et maintenir Donald Trump au pouvoir.
"Nous n'allons pas plier et nous laisser faire, pas question", affirme Sue Ianni, une responsable de "Super Fun Happy America", organisation pro-Trump revendiquant notamment la "fierté hétérosexuelle", qui a affrété six cars pour la manifestation - tous pleins ou presque, soit quelque 300 personnes.
"On ne va pas laisser passer ça, on se battra bec et ongles, il ne s'agit pas que de l'investiture de (Joe) Biden, si jamais elle a lieu", dit-elle. "On n'arrêtera jamais de se battre. Et Trump sera notre président pour les quatre prochaines années, qui que ce soit qu'ils investissent".
Tous dans son car affichaient la même détermination, dans une ambiance festive où dominait la couleur rouge des sweat-shirt et casquettes Make America Great Again -- y compris sur la tête du chauffeur. Une détermination festive, avec selfies, chansons, chips, biscuits et bières pour faire passer les 10 heures de voyage, marquées par quelques arrêts, le dernier pour distribuer des pancartes pour la manifestation.
- "Pacifique" -
"Je n'avais jamais eu l'occasion de faire quelque chose comme ça", explique Vincent Petroni, jeune homme qui se dit membre de l'organisation d'extrême droite "Proud Boys", dont le leader a été arrêté lundi à Washington pour avoir détruit une bannière "Black Lives Matter" dans une église en décembre et possession illégale d'armes à feu.
"Normalement, je suis un gars très doux", dit M. Petroni. "Je n'aime pas les conflits, et je n'y vais pas pour le conflit. Mais les tensions sont trop fortes de nos jours. Trop, c'est trop. Je dois y aller, montrer mon soutien, soutenir le président Trump qui soutient les idéaux que je défends, de manière pacifique."
Si les autorités craignent des troubles lors de cette manifestation, Chau Keley, qui préside l'association des Vietnamiens-Américains pour Donald Trump, assure, comme les autres passagers du car, être résolument "pacifique".
Mais elle est convaincue que le président Trump "a remporté l'élection à une large majorité, un énorme raz-de-marée".
"Nous ne sommes pas de mauvais perdants", affirme-t-elle. "Parce que nous n'avons pas perdu, nous avons gagné!"
Certains somnoleront sur la fin du voyage, mais dès l'arrivée vers 07H00 locales à Union Station, la grande gare de Washington, tous se mettent en marche d'un bon pas, dans la bonne humeur, vers le Capitole: c'est là que le Congrès doit entériner, à partir du milieu de journée, les votes du collège électoral qui donnent une majorité de 306 voix contre 232 à Joe Biden, rendant la défaite de Donald Trump inéluctable.
Malgré cette certitude, pour Sue Ianni et ses camarades, tout est encore possible.
"Nous voulons nous assurer qu'ils verront les centaines de milliers de manifestants dehors, en espérant qu'ils décideront de ne pas accepter les votes du collège électoral", dit-elle. Ils en ont la possibilité: ils vont ouvrir les enveloppes et devoir décider s'ils sont légitimes ou non".
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