Quand on parle du conflit israélo-palestinien, le mot "intifada" est souvent prononcé. Mais que signifie-t-il vraiment?
Ce mardi matin sur Bel RTL, Frédéric Moray a pris 90 secondes pour nous aider à comprendre ce qu’est une intifada. Le terme est revenu dans l’actualité depuis trois semaines avec la montée des violences entre Israéliens et Palestiniens. La question est posée va-t-on vers une troisième intifada ?
Littéralement en arabe le mot intifada signifie "soulèvement". Bien souvent, un mouvement populaire contre un régime oppresseur ou un ennemi étranger. Le terme a déjà été utilisé dans plusieurs pays arabes comme le Liban, l’Irak, mais aussi en Tunisie. Évidemment, c’est dans le conflit israélo-palestinien qu’il a pris son sens le plus fort.
Cette fois on parle de troisième intifada. Quelles étaient les précédentes ?
La première Intifada, appelée aussi intifada des pierres, date de décembre 1987. Elle durera près de 6 ans, jusqu’à la signature des accords de paix d’Oslo. C’est un soulèvement né dans la rue, au départ d’un fait divers. Le 8 décembre 1987, un camion israélien écrase une voiture tuant 4 Palestiniens. Les Palestiniens y voient un acte de vengeance. Deux jours plus tôt, un jeune Israélien avait été poignardé.
Le contexte était tendu depuis des semaines. Les Palestiniens sont dans les rues. Ils dénoncent l’abus des autorités israéliennes dans les territoires de Cisjordanie et l’occupation de ces terres par les colons soutenus par les militaires.
Après cette double agression, la situation a dégénéré. Les Palestiniens se saisissent dans un premier temps de pierres pour répondre à l’armée israélienne… Selon l’organisation de défense des droits de l’homme B’Tselem, le conflit aurait fait 1 162 morts côté palestinien, dont 241 enfants et 160 morts côté israélien, dont 5 enfants.
La deuxième Intifada, elle, avait démarré dans les années 2000. Dans un contexte très différent : les Palestiniens sont excédés par la stagnation du processus de paix, la poursuite de l’occupation israélienne et de l’expansion des colonies.
La deuxième Intifada démarre le 29 septembre 2000, au lendemain de la visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade des mosquées. Le Premier ministre israélien revendique la souveraineté de ce lieu hautement symbolique pour l’Islam, provoquant des affrontements extrêmement violents entre les deux camps… Avec notamment de nombreux attentats suicides provoqués par des Palestiniens. La deuxième Intifada se poursuit jusqu’en 2005. Le bilan atteint près de 6000 morts, dont près de 4500 Palestiniens.
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