La Corée du Nord a une nouvelle fois reporté l'achèvement d'un gigantesque développement balnéaire, ce qui montre selon les analystes que les sanctions imposées au régime à cause de ses programmes nucléaires interdits font leur effet.
La Zone touristique de Wonsan-Kalma, coincée entre un aéroport récent et la côte orientale du pays reclus, doit accueillir des hôtels, des cinémas ou encore un parc aquatique.
Le site est destiné à devenir la pièce maîtresse de l'industrie touristique naissante de la Corée du Nord qui cherche à développer son économie malgré les sanctions internationales punitives qui lui sont infligées.
Les travaux dans la Zone touristique sont étroitement surveillés par le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. Le site devait initialement ouvrir en avril à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du père fondateur de la Corée du Nord Kim Il Sung.
Mais lors d'une visite récente sur les lieux, M. Kim a reporté la date d'achèvement des travaux pour la seconde fois, ordonnant que la construction soit achevée à la même période l'année prochaine, a rapporté samedi l'agence officielle KCNA.
Cette décision permettra aux ouvriers "de le finir à la perfection afin que notre peuple s'amuse totalement dans une zone touristique impeccable à compter de la saison des baignades en mer l'année prochaine", a déclaré M. Kim, cité par KCNA.
L'ouverture avait été reportée une première fois en août, avec une ouverture alors prévue en octobre 2019.
Les sanctions empêchent le Nord de se procurer les matériaux dont il a besoin pour achever la construction du site balnéaire gigantesque, disent les experts.
"La Corée du Nord peut mener elle-même la construction externe des hôtels mais la plupart des matériaux de finition destinés aux intérieurs sont importés", déclare à l'AFP Cho Han-bum, chercheur à l'Institut Corée pour l'unification nationale. Pendant un temps, Pyongyang achetait des marchandises interdites avec des devises étrangères mais cette source "s'est également tarie", poursuit le chercheur.
En décembre, des images satellite prises par des spécialistes américains avaient montré que la plupart des bâtiments auparavant en cours de construction étaient quasiment finis.
"L'économie nord-coréenne a atteint une limite à cause des sanctions", ajoute M. Cho.
L'allègement immédiat des sanctions était la principale revendication nord-coréenne lors du deuxième sommet fin février à Hanoï entre le président américain Donald Trump et M. Kim, une rencontre qui s'est soldée par un échec.
Le président Trump, ancien promoteur immobilier devenu milliardaire, a mis en exergue le potentiel de développement touristique de la Corée du Nord, vantant ses "super plages" qui seraient idéales pour des "super apparts".
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