La mère d'Otto Warmbier, un étudiant américain décédé en 2017 après avoir été détenu en Corée du Nord et rapatrié dans le coma, a appelé vendredi à ne pas relâcher la pression sur le régime de Pyongyang, comparé à un "cancer planétaire".
Assurant ne pas s'opposer par principe au processus diplomatique engagé par le président des Etats-Unis Donald Trump avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, Cindy Warmbier a néanmoins exprimé ses craintes.
"La Corée du Nord, pour moi, est un cancer planétaire. Et si on ignore ce cancer, il ne va pas partir. Il va tous nous tuer", a-t-elle dit lors d'une conférence à Washington avec les familles de Japonais enlevés par des agents nord-coréens dans les années 1970-80. "A moins de maintenir la pression sur la Corée du Nord, ils ne vont pas changer et j'ai très peur que l'on relâche cette pression", a-t-elle ajouté lors de cette rencontre organisée par le cercle de réflexion conservateur Hudson Institute.
Etudiant à l'université de Virginie, Otto Warmbier avait été arrêté à Pyongyang en janvier 2016 lors d'un voyage organisé. Il avait été condamné en mars suivant à quinze ans de travaux forcés pour le vol d'une affiche de propagande, avant d'être libéré en juin 2017 alors qu'il était dans le coma.
La Corée du Nord a démenti toute maltraitance
La cause exacte de sa mort, à l'âge de 22 ans peu après son rapatriement aux Etats-Unis, reste inconnue, mais la justice américaine a conclu que l'étudiant avait été torturé pendant sa détention. La Corée du Nord a démenti toute maltraitance, affirmant qu'Otto Warmbier avait contracté le botulisme en prison.
Les conditions de son retour en Amérique ont fait l'objet de nouvelles révélations cette semaine: le diplomate américain qui l'a ramené a confirmé avoir signé un engagement à payer deux millions de dollars à Pyongyang lorsque le régime lui a présenté la facture de l'hospitalisation de l'étudiant. Donald Trump a toutefois assuré que les Etats-Unis n'avaient rien payé.
"Je ne blâme personne" pour cette promesse d'argent, a dit Cindy Warmbier à des journalistes après la conférence. "Si cela avait été nécessaire, j'aurais levé de l'argent, et j'aurais aimé qu'ils réclament cet argent dès le premier jour, car c'était au fond une vraie prise d'otage", a-t-elle ajouté.
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