Dans la suite de leur série de reportages sur la lutte contre le terrorisme au Maroc, Dominique Demoulin et Gilles Gengler, ont rencontré la communauté belge qui est bien implantée dans le pays. Depuis un an et demi, elle a même ouvert une école.
Des enfants belges grandissent dans la banlieue de Casablanca en toute sécurité. Dans cette ville, les menaces de l’État islamique restent curieusement lointaines. "Je n’ai aucun problème à me promener dans les rues de Casa ou même dans la campagne marocaine", explique Véronique au micro de Dominique Demoulin, notre envoyée spéciale au Maroc. "J’ai le sentiment en tout cas de me sentir plus en sécurité ici que si je vivais en Belgique, je crois", ajoute Ophélie. "On s’est senties directement acceptées. Et je suis sûre que pour nous ça a été plus facile de venir habiter ici qu’un Marocain qui vient chez nous", fait remarquer Marine. Ça plairait d’ailleurs à Hélène que ses enfants grandissent à Casablanca, car le cadre est sympa. "Moi ça ne me pose pas de problème que mes enfants grandissent ici. Maintenant ils ont encore besoin du lien avec la Belgique, ça, ils le demandent même."
Une école moderne qui accueille plus de 670 élèves
Il est difficile de chiffrer la communauté belge au Maroc. Officiellement, ils ne sont que 4.000 inscrits au consulat, mais ce n’est pas obligatoire. En réalité, entre 20 et 40.000 Belges séjournent au Maroc l’essentiel de l’année. Et c’est à eux notamment que s’adresse l’école moderne de Casablanca. Elle se veut la vitrine de la Fédération Wallonie-Bruxelles au Maroc. "Vu sous l’angle de l’infrastructure, c’est sûr qu’on ne peut pas rêver mieux", explique Étienne Crousse, le directeur. Financée par des fonds privés marocains, l’école a ouvert ses portes en septembre 2014 et compte une soixantaine de profs belges pour 676 élèves belges et marocains. "On a eu beaucoup beaucoup de succès, parce qu’on amenait, je pense, un modèle différent, un modèle nouveau et je pense que l’enseignement belge avait une bonne réputation ici au Maroc", ajouté M. Crousse
"On est conscient qu’on serait une cible de choix, mais on a l’impression d’être hyper protégé"
Dans ce pays musulman, l’école se veut laïque et c’est plutôt apprécié des parents, même si ce n’est pas sans risque. "On est conscient qu’on serait une cible de choix, mais on a l’impression d’être hyper protégé. La gendarmerie marocaine assure la protection. Ça rassure tout le monde, on n’est pas inquiet en vivant ici aujourd’hui", assure le directeur.
Une nouvelle implantation, plus vaste encore, est en construction et en 2018, une deuxième école belge ouvrira à Rabat, preuve d’une confiance réciproque entre Belges et Marocains.
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