Ce soir et durant toute cette semaine, RTLINFO propose une série de reportages exclusifs tournés au Maroc, consacrés à la lutte contre le terrorisme. Pour ce premier volet, Dominique Demoulin et Gilles Gengler se sont rendus à Rabat, au quartier général de l’anti-terrorisme.
C’est à l’ombre de la prison de Salé que se cache le quartier général de l’anti-terrorisme marocain. Pour y parvenir, il faut franchir une chicane, une barrière, des grilles… Le lieu est hautement sécurisé. Exceptionnellement, notre équipe a été autorisée à rentrer avec une caméra au bureau central d’investigation judiciaire, le FBI marocain.
400 policiers y travaillent, dans un bâtiment tout neuf. C’est là aussi que s’entraînent les unités d’intervention. Quelques jours avant la visite de notre équipe, elles auraient déjoué des attentats visant les policiers et les militaires déployés à Marrakech. "Le Maroc, comme vous le savez, adopte une politique anticipative, proactive, et c’est une politique qui marche très bien parce qu’elle nous a permis, jusqu’à présent au bureau central d’investigation judicaire, de démantelé à peu près 23 ou 24 cellules terroristes jusqu’à maintenant. Nous avons eu une cellule, que nous avons démantelée ici à Kenitra, nous avons saisi les armes, qui provenaient de la Belgique", explique Abdelhak Khiame, directeur du bureau central d’investigations judiciaires, ajoutant que cela arrivait "trop souvent".
Le patron de l’antiterrorisme marocain souligne néanmoins la collaboration étroite nouée avec les services de police européens, belges et français en particulier. "Abaaoud, on a dit que c’était les Marocains, c’est vrai ?", demande notre journaliste. "Oui", répond le chef de l’antiterrorisme: "Nous avons communiqué à nos collègues français des renseignements qui ont permis sa localisation et sa mise hors d’état de nuire".
Près de 90% des combattants belges en Syrie sont d’origine marocaine, la plupart des terroristes de Paris sont des binationaux, mais pour le chef de la police, il serait injuste d’incriminer le Maroc et ses ressortissants: "Le terrorisme n’a pas de nationalité, n’a pas de religion, et je pense qu’au niveau de la Belgique, il faut d’abord bien contrôler les endroits de détention, et bien sûr essayer d’organiser le champ religieux, ne pas laisser ces mosquées naître comme ça dans des garages".
Notre journaliste insiste: n’est-ce pas ici que pourrait se cacher Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, toujours en fuite et eux aussi, d’origine marocaine ? "S’ils étaient au Maroc, ils auraient été arrêtés je pense". Direct et transparent, c’est ainsi que veut apparaître le patron de la police. Il a confié à notre journaliste son inquiétude à propos de la situation en Libye, mais aussi sa volonté d’aller de l’avant: "On va continuer à lutter, contre ce fléau qui a fait beaucoup de dégâts au nom d’une idéologie qui n’a rien à voir avec la religion musulmane".
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