Alors que l’élection présidentielle américaine n’a pas encore livré ses résultats définitifs, les partisans de Donald Trump et de Joe Biden retiennent leur souffle, dans une Amérique qui apparaît souvent divisée. Nos envoyés spéciaux, Chantal Monet et Xavier Preyat, ont recueilli les sentiments d’Afro- Américains à Wilmington, le fief du candidat démocrate.
Wilmington est la ville la plus peuplée de l’Etat du Delaware. Un paradis fiscal qui accueille 950.000 entreprises du monde entier. Pourtant, pour beaucoup la vie est ici difficile. "Je n’ai pas réussi à trouver un boulot. Je suis sûre que c’est possible, c’est juste que ce n’est pas aussi facile pour moi", dit une jeune femme. Parce que vous êtes noire?, lui demande-t-on. "C’est ce que je crois, oui", glisse-t-elle.
Il y a 13 % d’Afro-Américains aux Etats-Unis, 60 % à Wilmington. Le racisme, ces citoyens disent le vivre au quotidien.
"J’ai le sentiment que le racisme a repris le dessus, il a toujours été là mais maintenant les gens le montrent ouvertement, ils n’essayent plus du tout de le cacher", lance une dame qui s’interroge encore : "Pourquoi devraient-ils se taire, s’il ne le fait pas ? Il est raciste", souligne-t-elle en parlant du candidat républicain.
La tension raciale est très forte, simplement en marchant dans la rue, on peut la ressentir
Dans une rue, notre équipe assiste à un vif échange d’arguments entre deux partisans que tout divise. Depuis sa voiture, l’un deux n’hésite pas à mettre des mots sur son avis, pour le moins discriminatoire : "J’ai voté pour Donald Trump et je voterai encore pour lui, aussi mauvais qu’il soit… Il parle mal aux gens, il n’est pas correct au niveau politique, ce n’est pas un homme politique… Parce que je préfère encore l’avoir lui que de donner plus aux Noirs, ce que Joe Biden fera", vocifère l’homme.
Le jeune Afro-Américain avait qui il discutait préfère s’en aller, plutôt que de s’emporter. "La tension raciale est très forte, simplement en marchant dans la rue, on peut la ressentir", explique le jeune homme.
Les promesses du candidat démocrate
Joe Biden était ici en campagne début juin, 15 jours après la mort de George Floyd. Ce Noir Américain, victime de violences policières et dont la mort avait enflammé le pays. Le candidat démocrate avait alors promis qu’il s’attaquerait au racisme "institutionnel" qui gangrène le pays dès les cent premiers jours de son installation à la Maison blanche, s’il devait être élu.
"J’ai voté pour Biden. Je prie pour qu’il amène du changement", confie encore un autre homme à notre équipe.
Joe Biden a remporté 60 % des voix dans le Delaware. Beaucoup espèrent qu’il leur redonnera un peu de ce rêve américain, dont ils se sentent privés.
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