Dans une "station de désinfection" de Pékin, le conducteur d'une voiture de transport avec chauffeur (VTC) fait installer une paroi en plastique entre les sièges avant et arrière. Objectif: prévenir toute contamination par le coronavirus.
Selon Zhao Haijun, chauffeur pour le géant chinois du secteur Didi Chuxing (l'équivalent en Chine de Uber) cette cloison transparente qui l'isole des clients a un effet rassurant, car le virus se transmet par voie respiratoire ou contact physique.
"Dorénavant, je ne discute plus avec les passagers", explique-t-il à l'AFP, soulignant que l'épidémie a déjà provoqué la mort de plus de 2.600 personnes dans le pays.
"C'est une période un peu spéciale, alors mieux vaut être prudent".
Leader chinois du VTC, Didi Chuxing dit disposer dans la capitale de neuf stations similaires, qui peuvent désinfecter environ 400 véhicules par jour.
L'entreprise compte également à Pékin 46 points d'installation de parois en plastique. Ils peuvent traiter quotidiennement jusqu'à 100 voitures.
La Chine a pris des mesures sans précédent afin de contenir la propagation du Covid-19. Des dizaines de millions de personnes ont notamment été confinées dans la province du Hubei (centre), l'épicentre de l'épidémie.
Ailleurs dans le pays, des immeubles résidentiels, des bureaux et des centres commerciaux pulvérisent régulièrement du désinfectant et vérifient la température des visiteurs.
À Pékin, tous les chauffeurs de taxi doivent porter un masque facial, faire monter des passagers exclusivement à l'arrière, et désinfecter leur voiture deux fois par jour.
Mais Didi Chuxing, qui dit compter 30 millions de chauffeurs et plus de 550 millions d'utilisateurs, espère rassurer ses clients avec des mesures complémentaires.
Car à cause de l'épidémie, même un éternuement "peut créer des tensions entre conducteurs et passagers", explique à l'AFP Wang Weijia, responsable à Pékin du service chauffeurs de l'entreprise de VTC.
Avant d'installer les parois en plastique, des employés en combinaison intégrale de protection pulvérisent du désinfectant à l'intérieur et à l'extérieur du véhicule.
Une fois la cloison transparente bien fixée, le personnel de Didi Chuxing y accroche une petite notice avec le dessin d'une voiture aux côtés d'un gros coeur rouge.
"Qui dit sécurité dit protection. Ce qui n'empêche pas les sentiments de franchir la paroi", indique la petite fiche, destinée à dédramatiser le dispositif.
Malgré toutes ces précautions, le chauffeur Zhao Haijun dit encore prendre des mesures supplémentaires.
"Lorsque les passagers descendent, j'ouvre la fenêtre pour faire entrer l'air et je désinfecte avant de prendre une nouvelle commande."
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