Se disant victime de stress post-traumatique, un policier de Chicago, dans le nord des Etats-Unis, songe à intenter un procès à la famille d'un jeune noir qu'il a lui-même abattu par balle, rapportaient vendredi les médias américains.
La situation avait dégénéré
Le 26 décembre dernier, la police de la métropole du Midwest américain était intervenue dans un quartier sensible à la suite d'un appel pour violence domestique. A leur arrivée, "les policiers ont été confrontés à une personne agressive et l'un d'eux a dû utiliser son arme, blessant mortellement deux individus", Bettie Jones, mère de cinq enfants, et Quintonio LeGrier, un étudiant de 19 ans, avait alors affirmé la police. D'après les forces de l'ordre, Quintonio LeGrier menaçait son père avec une batte de baseball, un geste à l'origine de l'appel à la police. Bettie Jones était leur voisine et le père lui avait demandé d'accueillir les officiers. Mais la situation a dégénéré et le policier a ouvert le feu sur la voisine et le jeune homme.
Selon la famille de l'étudiant, la police n'avait pas à ouvrir le feu sur un jeune homme souffrant de problèmes mentaux
A la suite de cet incident, la police de Chicago, déjà mise en cause pour des bavures, s'était excusée du décès accidentel de Mme Davis, 55 ans, mais avait justifié la mort du jeune Quintonio LeGrier car ce dernier aurait menacé le policier. Mais selon la famille de l'étudiant, la police n'avait pas à ouvrir le feu sur un jeune homme souffrant de problèmes mentaux, qui n'appelait au fond qu'à l'aide, et de surcroît en réponse à un simple appel pour troubles domestiques.
Disant souffrir de détresse psychologique depuis cet incident et affirmant avoir été agressé, le policier Robert Rialmo songe sérieusement à intenter un procès civil à la famille déjà endeuillée du jeune Quintonio LeGrier, a indiqué son avocat Joe Brodsky, à la chaîne locale WGN-TV.
La mort, en août 2014, d'un autre Noir, Michael Brown, abattu par un policier blanc alors qu'il n'était pas armé, avait déclenché de violentes manifestations dans la ville de Ferguson, dans le Missouri, et un débat national sur les relations interraciales et l'usage excessif de la force par des policiers américains.
La multiplication de brutalités et bavures policières commises contre des Noirs ont depuis été à l'origine de dizaines de manifestations qui ont même conduit au renvoi, début décembre, du chef de la police de Chicago après la mort d'un adolescent noir tué en pleine rue par un policier blanc.
En détresse psychologique, un policier américain veut attaquer la famille d'un Noir qu'il a lui-même abattu
Publié le 30 janvier 2016 à 08h02
Capture d'écran du Chicago Tribune
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