Quatorze civils et deux militaires ont été tués dans une attaque à l'arme lourde sur la plage de la station balnéaire ivoirienne de Grand-Bassam, à une quarantaine de kilomètres à l'est d'Abidjan. L'attaque a été perpétrée par au moins "six terroristes" qui ont été "tués" après avoir pris pour cible trois hôtels. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l'attaque.
Quatorze civils et deux militaires ont été tués dimanche dans l'attaque contre la station balnéaire de Grand-Bassam, à l'est d'Abidjan, a annoncé le président ivoirien Alassane Ouattara. "Le bilan est lourd, les terroristes ont réussi à tuer quatorze civils et nous avons perdu deux membres des forces spéciales", a déclaré le président qui s'est rendu sur les lieux, ajoutant que six assaillants avaient également été tués.
La fusillade a éclaté dimanche dans un hôtel de la station balnéaire ivoirienne de Grand-Bassam, fréquentée par les Occidentaux et située à une quarantaine de kilomètres à l'est d'Abidjan. Les nationalités des victimes n'ont pas été précisées, mais selon le président François Hollande, au moins un Français figurerait parmi les victimes.
"Trois hôtels ont été attaqués par des hommes armés" dans cette zone touristique prisée des Occidentaux et des Ivoiriens, a indiqué dans un communiqué lu à la télévision nationale le ministre ivoirien de l'Intérieur, Hamed Bakayoko.
Al-Qaïda revendique l'attaque
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l'attaque, selon SITE, organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes. Aqmi a mis en avant ses "trois héros" qui ont perpétré l'attaque et a promis davantage de détails plus tard, selon SITE. Le président ivoirien a évoqué quant à lui six assaillants, qui ont été abattus après avoir tué 14 civils et deux militaires.
"On était sur la plage, on a entendu des coups de feu et on a vu des gens fuir"
Ces assaillants "puissamment armés et portant des cagoules ont tiré sur les occupants de L'Etoile du sud, un grand hôtel pris d'assaut par les expatriés en cette période de canicule," a expliqué un témoin joint par l'AFP. Cette attaque a fait des victimes, a affirmé à l'AFP un autre témoin, sans pouvoir préciser leur nombre ni l'identité des auteurs des coups de feu. "Nous avons été surpris par les tirs et nous sommes maintenant cloitrés chez nous", a-t-il dit.
"On était sur la plage, on a entendu des coups de feu et on a vu des gens fuir, on a compris que c'était une attaque", a raconté Braman Kinda, en montrant les photos de sept cadavres, dont au moins une femme, gisant sur la plage.
Le prince français Charles-Philippe d'Orléans, arrivé sur la plage peu avant l'attaque, a raconté au magazine Paris Match avoir cru entendre "un pétard", qui était "sans doute un calibre 22 LR". "Il y avait un monde fou sur cette plage (...) Tout le monde s'est figé un instant. Puis il y a eu un second coup de feu, du 9 mm sans doute, et là, tout le monde s'est mis à courir dans tous les sens".
Un autre témoin a affirmé qu'un des assaillants criait "Allah Akbar" (Dieu est grand en arabe). Abbas El-Roz, un ressortissant libanais qui séjournait à l'Etoile du Sud, a également raconté que l'un d'eux portait un fusil d'assaut Kalachnikov et une ceinture de grenades.
Des hôtels fréquentés par des expatriés
Ville historique et ancienne capitale de la Côte d'Ivoire sur la côte du Golfe de Guinée, Grand-Bassam abrite plusieurs hôtels fréquentés par une clientèle d'expatriés.
Plusieurs centaines de gens attendaient à l'entrée du quartier France, qui marque l'entrée de la vieille ville, séparée de la partie moderne par un pont. Une dizaine d'ambulances étaient également stationnées. Un journaliste de l'AFP a vu une dizaine de personnes, dont une occidentale blessée, évacués dans un camion militaire.
Un "lâche attentat" pour Hollande
Le président français François Hollande a dénoncé un "lâche attentat", promettant "soutien logistique et de renseignement pour retrouver les agresseurs". Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve se rendront mardi à Abidjan pour exprimer la solidarité de la France, selon l'entourage de M. Ayrault. La justice française a ouvert une enquête pour assassinat terroriste, en raison de la présence d'une victime française.
Les Etats-Unis ont de leur côté "condamné fermement les attaques terroristes" de Grand-Bassam, et ont déclaré "se tenir prêts à soutenir le gouvernement ivoirien dans son enquête sur cette attaque odieuse", dans un communiqué dimanche du porte-parole du département d'Etat John Kirby.
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