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Guerre en Ukraine: des civils devenus combattants contrôlent les véhicules aux barrages routiers

 
UKRAINE
 

Les Ukrainiens vivent en état d'alerte permanent. Au lendemain de l'invasion russe, des barrages routiers ont été installés aux quatre coins du pays. Des civils contrôlent les entrées de chaque ville et village. Nos envoyés spéciaux en Ukraine ont rencontré quelques-uns de ces habitants qui se sont mobilisés pour défendre leurs habitations.

Le regard fixé sur l'entrée du village, un homme s'attend à tout. Avec ses amis, il tient un barrage improvisé pour protéger sa famille. 24 heures sur 24, le groupe contrôle les entrées et les sorties de chaque véhicule dans Kuchuriv. Le village est situé à une soixantaine de kilomètres de la Roumaine dans l'est de l'Ukraine.

Aux barrages routiers, le maire de la petite localité s'assure que les consignes sont claires: aucun étranger ne doit passer. "Aujourd'hui, les Russes nous attaquent. Dans l'est de l'Ukraine, dans la capitale, à Kharkov… nous sommes tous unis pour affronter l'agresseur russe. Ici nous sommes prêts à défendre notre terre, notre communauté et nos maisons", explique Vassili Toderenchuk.

Le port d'arme autorisé… mais peu en ont

Dès les premières attaques sur Kiev, le pays s'est transformé en forteresse. Des structures souvent faites de sac de sables ont été construites en une nuit. Le gouvernement autorise le port d'arme, mais à Kuchuriv, personne n'en a. Certains hommes nous disent avoir un fusil de chasse à la maison, si nécessaire. "Nous irons jusqu'au bout. Je ne veux pas que les Russes touchent à nos enfants. Nous ne fuirons pas. Nous resterons ici pour les empêcher de passer, coûte que coûte. Gloire à l'Ukraine et que Dieu soit avec nous", lance un gardien.

Nous ne sommes plus des frères slaves, nous sommes ennemis. Ils nous attaquent

Pour parler avec ces hommes, il faut de la patience et de la confiance. Car un journaliste est potentiellement un espion russe. Un habitant de la localité, Victor, nous indique que sa femme et ses enfants sont dans le village, prêts à se cacher si nécessaire. "Qu'ils amènent leurs troupes. Nous sommes prêts à défendre notre terre. Avant, nous étions des frères slaves. Mon grand-oncle a combattu dans l'armée soviétique. Maintenant nous ne sommes plus des frères slaves, nous sommes ennemis. Ils nous attaquent", nous confie-t-il.

Un tour rapide dans les rues désertes du village nous fait comprendre combien la peur règne. Nous saluons une dernière fois ces combattants civils, prêts à mourir pour conserver leurs biens. Ce samedi soir, la nuit s'annonce longue… une de plus auprès du poil à bois installé au barrage.


 

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