De Paris à Londres, Rome ou Zürich, des milliers de manifestants sont de nouveau descendus samedi dans les rues de grandes villes européennes, pour dire "stop" à la guerre et protester contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Le week-end dernier, des centaines de milliers de personnes aux couleurs bleues et jaunes de l'Ukraine avaient déjà défilé en Europe, de Prague à Berlin en passant par Madrid et Vilnius, pour dénoncer l'invasion russe et dire leur crainte d'une extension du conflit.
Au dixième jour de l'invasion de l'Ukraine, les forces russes avançaient samedi dans le pays, avec de féroces combats autour de la capitale Kiev.
A Zürich, la ville la plus peuplée de Suisse, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté sous le slogan "La paix maintenant", à l'appel notamment de syndicats et partis de gauche. Ils étaient, selon les organisateurs, plus de 40.000 personnes. La police n'a pas donné de chiffres.
Les manifestants, qui portaient des pancartes "Stop War" ou "Peace" et des drapeaux ukrainiens, ont exigé un cessez-le-feu immédiat, des négociations diplomatiques et le retrait des troupes russes, selon la télévision suisse publique SRF.
"Cortège de la paix" à Rome
A Rome, c'est un vaste "cortège de la paix" qui a réuni des milliers de personnes à l'appel de plusieurs syndicats et de nombreuses ONG.
"Aucune base, aucun soldat, l'Italie hors de l'Otan", ont scandé les pacifistes dans ce cortège précédé par un grand drapeau aux couleurs de l'arc-en-ciel. De nombreuses pancartes proclamaient aussi "Non à Poutine, non à l'Otan".
"C'est peut-être une des premières vraies manifestations pour la paix. Ici personne ne croit qu'on fait la paix avec les armes, qu'on la fait en envoyant des armes à l'une des parties", l'Ukraine, a déclaré à l'AFP le célèbre caricaturiste, acteur et écrivain italien Vauro Senesi.
L'Italie a décidé d'envoyer des armes à l'Ukraine mais n'a pas dévoilé le détail de ces fournitures militaires.
"Il n'y a pas de guerres justes ni de bombes intelligentes", a lancé pour sa part le patron de la plus importante confédération syndicale italienne, la CGIL (gauche), Maurizio Landini.
"Nous sommes tous des Ukrainiens"
A Paris, plusieurs milliers de personnes se sont réunies sur l'emblématique place de la République. "On sera là chaque week-end, à Paris ou ailleurs, jusqu'à ce que M. Poutine parte, retire ses chars", a indiqué à l'AFP Aline Le Bail-Kremer, membre de Stand With Ukraine, une des organisations à l'initiative du rassemblement dans la capitale française.
"C'est très important d'être ici", a estimé un manifestant, Bernard Arnaud, 47 ans, costume bleu et chemise jaune aux couleurs ukrainiennes. "M. Poutine est tellement imprévisible. Je reviendrai autant que possible", a-t-il ajouté au milieu des pancartes "Stop War", "Poutine assassin" ou "Sauvez l'Ukraine".
A Londres, une foule de plusieurs centaines de personnes s'est rassemblée à Trafalgar Square, en brandissant des pancartes avec des inscriptions comme "Poutine tue" et "Embargo total contre la Russie" et criant "Arrêtez Poutine, arrêtez la guerre !".
"Quand le dernier soldat ukrainien tombera, Poutine viendra pour vous mesdames et messieurs", proclamait une banderole géante.
Le nonce apostolique en Grande-Bretagne, l'archevêque Claudio Gugerotti, a lu une prière, disant notamment "Aujourd'hui, nous sommes tous des Ukrainiens".
Pour Paul, un concepteur de logiciels de 35 ans qui n'a pas voulu donner son nom de famille, il est "effrayant" de voir l'Histoire se répéter et il faut "faire plus" sur le plan humanitaire et contre "la propagande" de la Russie.
A Zagreb, plus d'un millier de personnes se sont rassemblées pour soutenir l'Ukraine, brandissant des pancartes où l'on pouvait lire "Stop à la guerre, Sauvez l'Europe", et "Gloire à l'Ukraine". De nombreux manifestants s'étaient enroulés dans le drapeau ukrainien.
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