Le gouvernement allemand a indiqué vendredi que les autorités ne savaient pas où se trouvent 13% du million de migrants enregistrés en 2015, ceux-ci ne s'étant pas présentés dans les foyers où ils devaient se rendre.
"Les causes possibles (de l'absence de ces migrants) pourraient être par exemple un retour dans le pays d'origine, la poursuite du voyage vers un autre pays ou bien une plongée dans l'illégalité", explique le gouvernement dans une réponse écrite à des parlementaires du parti de gauche Die Linke et transmise à l'AFP par cette formation.
Une autre possibilité est l’existence de doublons dans l'enregistrement EASY qui comptabilise les migrants souhaitant déposer une demande d'asile et sur la base duquel il leur est attribué un foyer dans l'une des régions allemandes.
Ce système a enregistré 1,09 million de migrants en 2015, un record en Allemagne et en Europe.
Dépassées par cet afflux, les autorités ont adopté fin 2015 et début 2016 une série de mesures pour accélérer l'examen des demandes d'asile et les expulsions mais aussi donner aux autorités une meilleure vision d'ensemble.
L'Allemagne vient ainsi de créer son premier fichier centralisant les identités de tous les migrants enregistrés et tous doivent désormais recevoir une pièce d'identité appelée "preuve d'arrivée".
Par ailleurs, la chambre basse du Parlement allemand a adopté jeudi une loi prévoyant entre autres que tout migrant ne se présentant pas dans le foyer qui lui a été attribué ne pourra pas bénéficier de toutes les aides sociales.
Enfin, certaines catégories de demandeurs d'asile, notamment ceux dont la demande n'a que peu de chance d'aboutir car originaires de pays dits "sûrs", auront une obligation de résidence.
"Nous avons pris les mesures qui s'attaquent justement à ce phénomène (des migrants dont les autorités perdent la trace) et elles vont à l'avenir participer à la réduction de ce phénomène", a souligné le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Johannes Dimroth, lors d'un point presse régulier.
"Il est encore trop tôt (...) pour évaluer les effets", a-t-il souligné, alors que certaines de ces mesures viennent seulement d'entrer en vigueur et d'autres ne le sont pas encore.
Il a par ailleurs exclu de limiter la liberté de circulation des migrants pour juguler le problème.
"Il n'y a pas en Allemagne de bases légales pour priver ou limiter la liberté des" demandeurs d'asile, a-t-il souligné.
La chancelière allemande Angela Merkel est de plus en plus critiquée dans son pays pour avoir ouvert grand les portes de son pays aux réfugiés.
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