On en sait finalement assez peu sur le parcours des milliers de migrants, et sur ce qu'ils ont enduré pour arriver en Europe. Voici l'histoire d'un jeune couple irakien et de leur bébé qui ont fui Bagdad, car ils avaient été victimes d'un attentat; de plus, la jeune femme refusait de porter le voile.
Nous sommes le 29 août, en Grèce. Alia, Ahmad et leur petit bébé se dirigent vers la frontière macédonienne. Leur voyage a commencé il y a plus d'un mois. A Bagdad, en Irak, leur vie était en danger.
"C'est pour notre avenir et celui d'Adam. La situation à Bagdad est trop instable, et c'est de pire en pire. Nous ne pouvions pas continuer comme cela. C'est terrifiant. Lorsque vous sortez de chez vous, vous ne savez même pas si vous allez revenir", explique Alia au micro de Jean-Pierre Martin.
Le 3O août, la Macédoine
Le jeune couple réussit à monter au milieu de nulle part dans un train. Ils nous montrent les photos prises après l'attentat dont ils ont été victimes. Attachée à sa liberté, Alia refusait de porter le voile.
Le 31 août, ils atteignent la frontière serbe
Ils dorment là où ils peuvent. Dans ce pays, rien n'est fait pour les aider. "Je me suis senti un peu vulnérable tout le long du trajet avec Adam, raconte Ahmad. Mais, vous savez ce que c'est. Je suis papa et voir mon fils pleurer, c'est insupportable."
Le 1er septembre, arrivée à la gare de Budapest
En autobus, puis en taxi clandestin, ils arrivent à la frontière hongroise. C'est la nuit. La police patrouille. Plusieurs migrants sont arrêtés. Le 1er septembre, ils sont à la gare de Budapest. Ils ont peur de rester en Hongrie. Il est trop tard pour faire marche arrière. Ils n'ont plus rien. Leur périple leur a coûté 9.000 euros.
"C'était très dur, terrifiant même. Parce qu'après la traversée de la mer, tous ces dangers auxquels ma femme, mon fils et moi-même avons fait face. Et puis, la Macédoine, la Serbie, toutes ces étapes... La moindre erreur peut vous faire revenir à la case départ", explique Ahmad.
Enfin, le 3 septembre, Munich
Personne n'est là pour les accueillir, mais le soulagement est intense. Ils ont sauvé la vie de leur bébé. Un espoir d'une autre vie commence. Nous nous disons au revoir.
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