Toujours plus chère et pour tous les étudiants de France, la rentrée universitaire continue de plomber le budget des jeunes sans qu'aucune nouvelle mesure sociale ne soit prévue en 2015, déplore l'Union nationale des étudiants de France (Unef).
Cette année, le portefeuille des étudiants sera encore plus léger qu'en 2014. Avec une augmentation de 1,1%, soit environ quatre fois l'inflation, les jeunes sont tous touchés, assure le premier syndicat étudiant dans un rapport publié vendredi.
"Il ne serait pas acceptable que, au nom de l'austérité budgétaire, la rentrée 2015 soit la première du quinquennat sans mesure pour soutenir le pouvoir d'achat étudiant", s'insurge l'Unef.
Un tiers des étudiants ne reçoit aucune aide financière des parents, mais seul un quart d'entre eux sont boursiers, note le syndicat qui signale que depuis le début du quinquennat, "le coût de la vie des étudiants a augmenté de 8,4%".
Combien ça coûte d'être étudiant ? 800 euros par mois en moyenne, quand on a son propre logement, soit près de la moitié (48%) du revenu médian français, selon l'Unef.
Quand Papa et Maman ne peuvent pas financer les études, les étudiants doivent travailler : la moitié d'entre eux doit exercer une activité salariée au cours de l'année universitaire, soit onze heures en moyenne par semaine qu'ils ne peuvent consacrer à leurs cours ou à leurs révisions.
- Paris moins touché -
Même si Paris reste une des villes les plus chères, la hausse y est davantage contenue que dans le reste de la France grâce à la loi ALUR (pour l'accès au logement et un urbanisme rénové).
Appliqué depuis le 1er août, l'encadrement des loyers "a déjà un effet dissuasif et permet une stagnation du prix des petites surfaces", précise ainsi le syndicat. De plus, la réglementation des frais d'agence "permettra cette année de faire économiser en moyenne 495 euros à un étudiant qui emménage".
Et, dernier point positif pour les Franciliens : le passage de l'abonnement imagin'R à un tarif unique va faire économiser 128 euros par an à un étudiant qui doit se déplacer entre Paris et la banlieue pour ses études (abonnement zone 1-3).
Dans le reste de la France, "les étudiants sont les plus pénalisés puisqu'il font les frais à la fois de hausses des loyers et d'augmentations significatives du prix des transports", souligne le rapport.
Si les loyers grimpent partout, avec une hausse moyenne de 0,3% hors Ile-de-France, certaines villes comme Le Havre enregistrent 6,6% d'augmentation, Nancy 2,6% ou Strasbourg 1,8%.
Côté transports, les étudiants doivent débourser en moyenne 246 euros par an hors Ile-de-France : "de 100 euros à Toulouse jusqu'à 335 à Brest (un abonnement plus cher qu'en Ile-de-France !)", relève l'Unef, qui ajoute que Lille a par exemple supprimé son offre pour les étudiants boursiers.
En matière de tarifs réglementés, les jeunes sont en revanche tous égaux. Touchés de plein fouet par une double augmentation des tarifs EDF (+7% au total), ils doivent également subir une hausse pour la sécurité sociale (+0,9%), amenant à 471 euros les frais pour un étudiant en master, ainsi qu'une augmentation des prix de la restauration universitaire (+1,6%).
Inquiet de cette "précarisation" des étudiants, le syndicat réclame "un plan d'action sociale", avec notamment "un élargissement du système des bourses" et une revalorisation de celles-ci de 5%.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, la ministre de l’Education nationale et le secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon, soulignent que les droits d'inscription ont été gelés pour la rentrée universitaire "pour la première fois d'une année sur l'autre". L'inscription en licence restera ainsi à 184 euros, en master à 256 euros, en doctorat à 391 euros et pour le diplôme d'ingénieur à 610 euros.
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