Un Américain ayant acheté 17.700 flacons de gel désinfectant qu'il comptait revendre sur internet a finalement fait don de sa cargaison après que son histoire, publiée dans les médias, a fait scandale et mené la justice à ouvrir une enquête.
Matt Colvin, un Américain, a vu ses 17.700 bouteilles et flacons de gel hydroalcoolique. Au tout début de l'épidémie, lui et son frère, deux habitants de Hixson dans le Tennesse, avaient jugé intéressant de se rendre dans toutes les pharmacies et grandes surfaces de la région dans un but bien précis: acquérir le maximum de gels antiseptiques et les revendre ensuite sur internet. Résultat, ils avaient cumulé un butin de 18.000 bouteilles. Le tout avait été stocké dans un box.
La donne a changé
Les premières ventes sont lucratives. Les 300 premières bouteilles se vendent entre 8 et 70 dollars (soit entre 7 et 62 euros) sur les plateformes en ligne Amazon ou eBay. La propagation du Covid-19 avait entraîné entre temps une ruée sur les produits désinfectants et de nombreux magasins dans le pays ont connu des ruptures de stock.
"Un coup dur"
Mais très vite, Matt et Noah vont déchanter. Leurs ventes sont signalées en ligne et les deux géants de la vente en ligne eBay et Amazon bloquent leur compte. Les deux frères se retrouvent avec des milliers de bouteilles et flacons de gels sous les mains sans savoir quoi en faire. "C'était un gros coup dur pour nous. J'étais à deux doigts de mettre toute ma famille à l'abri du besoin et désormais je me demande ce que je vais pouvoir faire de toute cette marchandise."
Il présente des excuses
Le procureur du Tennesse a décidé d'ouvrir une enquête sur les deux frères. De leur côté, les frères Colvin ont fait don de leur stock aux hôpitaux de la région. "Si par mes actions, quelqu'un a été directement touché et n'a pas pu obtenir de désinfectant dans l'un de leurs magasins locaux parce que j'ai tout acheté, j'en suis vraiment désolé ", s'est confondu en excuse Matt Colvin.
Après avoir perdu sa licence de vendeur sur Amazon et eBay, il fait aussi face à de possibles poursuites de la part de la justice du Tennessee et du Kentucky. "Nous ne tolérerons pas la spéculation sur les prix en ces temps de besoins exceptionnels et nous prendrons des décisions fortes pour l'empêcher", a indiqué le procureur général du Tennessee Herbert Slatery dans un communiqué. Comme d'autres États américains, le Tennessee a été placé en "état d'urgence" et interdit la vente à un prix excessif de produits comme la nourriture, l'essence ou le matériel médical.
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