Certains d'entre vous se rappellent peut-être de lui. Abdelhak Khiame est le directeur général (DG) du bureau central d'investigation judiciaire marocain, le patron du FBI local. Nos journalistes Dominique Demoulin et Gilles Gengler l'avaient rencontré à Rabat dans le cadre d'une série de reportages sur la lutte anti-terroriste au Maroc. Quelques semaines plus tard, c'est une équipe de la chaîne d'informations France 24 qui est partie au devant de cet homme charismatique toujours tiré à quatre épingles derrière son grand bureau, à côté du drapeau national.
"Chez nous, le degré d'alerte est à son maximum", dit-il. "Depuis quand?", demande la journaliste. "Depuis toujours", lance-t-il laconiquement. On sent bien que chaque intervention médiatique du DG est l'occasion pour lui de bien faire comprendre aux jihadistes en herbe qu'au Maroc, ça ne rigole pas. Comme par exemple, en matière d'armes où on applique la tolérance zéro. "Les gens qui introduisent des armes au Maroc écopent de peines lourdes qui peuvent aller jusqu'à la perpèt'", assène-t-il. Ca, c'est pour les armes. Pour les hommes, c'est le même traitement. Quand ils reviennent de pays comme la Syrie ou la Libye, "ils sont directement présentés devant la justice pour écoper d'une peine", dit le patron du FBI marocain. Une procédure plus tranchée et expéditive qu'en Europe. "J'ai parlé à des collègues de certains pays d'Europe. Pour ces gens qui reviennent de zones de tension, ils m'ont dit que tant qu'il n'y a pas de renseignements qu'ils ont rejoint Daesh ou un autre groupe extrémiste, ils ne peuvent pas être inquiétés", rapporte le directeur. Il s'arrête un instant, sourire en coin, main levée, comme pour bien faire prendre la mesure de cette façon d'agir. Il ricane avant de conclure: "Eh bien ça, c'est grave..."
Vos commentaires