Les autorités russes ont détruit, vendredi, au moins 220 tonnes de fruits occidentaux sous embargo, poursuivant leur campagne de suppression de produits alimentaires, malgré le tollé provoqué auprès de la société civile.
Environ 180 tonnes de pêches, nectarines et raisins ont été saisies par les douanes à la frontière bélarusse: estampillés d'origine moldave ou turque, les fruits étaient en réalité en provenance de l'Union européenne et ont été immédiatement détruits, a annoncé l'agence sanitaire russe Rosselkhoznadzor.
Les autorités russes avaient commencé par détruire 114 tonnes de viande de porc européenne sous embargo mardi à Samara (centre), puis au moins 319 tonnes d'aliments divers jeudi.
Contrer les sanctions occidentales
Près de 40 tonnes de fruits ont également été détruites après avoir transité par la frontière bélarusse sous de faux certificats marocains et équatoriens, alors qu'ils provenaient en réalité de Lituanie, a ajouté l'agence.
Jusqu'à présent, ces produits, frappés d'embargo en Russie dans le cadre des contre-sanctions imposées par Moscou sur fond de crise ukrainienne, étaient seulement renvoyés dans leur pays d'origine. Depuis un décret du Kremlin entré en vigueur jeudi, ils sont détruits sur place par les autorités, qu'ils soient saisis à la frontière ou dans les magasins.
De nombreux Russes veulent distribuer la nourriture aux démunis
Ces destructions de nourriture dans un pays historiquement traumatisé par les famines et les privations du XXe siècle ont provoqué une levée de boucliers en Russie. Une pétition signée par plus de 310.000 personnes sur le site internet Change.org réclame notamment que la nourriture saisie soit donnée "aux anciens combattants, aux handicapés, aux familles nombreuses et à ceux qui ont souffert des récents désastres naturels".
Les autorités, qui accusent des pays tels que le Bélarus ou le Kazakhstan d'introduire sur le territoire russe des produits européens sous embargo en les faisant passer pour des produits locaux, espèrent que quelques cas de destruction suffiront à décourager les personnes tentées d'enfreindre l'embargo.
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