Un manifestant palestinien a été tué vendredi par les forces israéliennes lors d'affrontements en Cisjordanie occupée, a indiqué le ministère de la Santé palestinien.
Ce décès porte à cinq le nombre de morts dans des violences entre Palestiniens et forces israéliennes depuis que le président américain Donald Trump a présenté le 28 janvier son plan pour un règlement du conflit au Proche-Orient, rejeté par les Palestiniens.
Selon le ministère de la Santé, Badr Nafla, âgé de 19 ans, est décédé après avoir été blessé par balles au cou par les forces israéliennes lors de heurts près de la ville de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée.
L'armée israélienne a indiqué pour sa part que des soldats avaient tiré sur "un Palestinien qui leur jetait un cocktail Molotov" et les mettait en danger, lors d'une "émeute violente" pendant laquelle des pierres et des bombes incendiaires ont été lancées sur eux.
Jeudi, deux Palestiniens, dont un policier, avaient été tués dans des affrontements lors de heurts à Jénine, en Cisjordanie, et un Arabe israélien avait aussi été tué après avoir ouvert le feu en direction de la police dans la Vieille ville de Jérusalem.
Le même jour, 14 Israéliens dont 12 militaires avaient en outre été blessés dans une attaque à la voiture-bélier à Jérusalem. Le suspect de l'attaque, arrêté jeudi, est toujours interrogé, a déclaré le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.
Mercredi, un Palestinien avait été tué par les forces israéliennes lors d'affrontements à Hébron, en Cisjordanie.
Ces dernières ont été déployées vendredi à l'occasion de la prière hebdomadaire musulmane des renforts à Jérusalem et en Cisjordanie occupée.
La prière hebdomadaire de quelque 25.000 fidèles musulmans sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est --secteur palestinien de la ville occupé depuis 1967 par Israël, qui l'a ensuite annexé-- s'est cependant déroulée sans incidents, selon M. Rosenfeld.
Une présence policière accrue sera maintenue à Jérusalem, a déclaré M. Rosenfeld.
Des affrontements ont éclaté dans plusieurs secteurs de la Cisjordanie vendredi, selon des correspondants de l'AFP.
Une centaine de Palestiniens ont notamment manifesté au niveau du mur qui sépare le village de Bilin, en Cisjordanie occupée, de la colonie de Modiin Illit, au nord de Ramallah.
Les manifestants ont brûlé des pneus et ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les soldats israéliens qui ont riposté avec du gaz lacrymogène, a constaté un photographe de l'AFP.
Ces violences surviennent plus d'une semaine après l'annonce par M. Trump de son plan pour un règlement du conflit israélo-palestinien, auquel s'opposent vigoureusement les Palestiniens.
Le projet américain prévoit de faire de Jérusalem la capitale de l'Etat d'Israël, l'annexion de colonies juives en Cisjordanie, en particulier dans la vallée du Jourdain, et la création d'un Etat palestinien démilitarisé sur ce qu'il resterait de la Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Il a été rejeté par le président palestinien Mahmoud Abbas qui a appelé les Palestiniens à manifester contre le projet.
M. Abbas "a une responsabilité" dans les violences, a estimé jeudi Jared Kushner, gendre de Donald Trump et artisan du plan américain.
"M. Kushner a permis à Israël d'aller plus loin avec l'annexion/colonisation", a rétorqué sur Twitter Saëb Erekat, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). "Il blâme le président Abbas parce que pour les gens comme lui, notre simple existence/nos droits (...) sont le problème."
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