Le bilan de la bousculade jeudi près de La Mecque lors d'un des rituels du pèlerinage annuel musulman a été revu à la hausse à 717 morts et 863 blessés, a annoncé la Défense civile saoudienne. "Le nombre des morts est monté à 717 et celui des blessés à 863", a indiqué la Défense civile sur Twitter dans une nouvelle actualisation du bilan de la pire catastrophe à frapper le hajj depuis 25 ans.
Des dizaines d'ambulances, toutes sirènes hurlantes, amènent des cohortes de blessés, tandis que des hélicoptères survolent le site de Mina, près de La Mecque, où une gigantesque bousculade a fait plus de 700 morts jeudi parmi des pèlerins musulmans. Le premier jour de la fête musulmane du sacrifice, l'Aïd al-Adha, a été endeuillé par la pire tragédie que le pèlerinage annuel (hajj) ait connu depuis 25 ans en Arabie saoudite. Outre les 717 morts, selon un bilan encore provisoire, la bousculade a fait 863 blessés.
A bord de véhicules du ministère de la Santé, les équipes médicales foncent vers le site de la catastrophe et transportent les blessés dans quatre hôpitaux mobilisés dès les premiers instants. Au Mina Emergency Hospital, un hélicoptère atterrit au moment où des dizaines d'ambulances se fraient un chemin pour amener de nouveaux blessés.
Dans un chaos indescriptible, les pèlerins sont transportés les uns après les autres sur des brancards, un badge d'identité sur la poitrine, tandis que des agents tentent d'éloigner les badauds. Des journalistes de l'AFP ont vu au moins deux femmes, l'une portée par quatre hommes, et l'autre, une Africaine, apparemment inconsciente, poussée dans une chaise roulante vers l'hôpital où on lui apporte les premiers secours.
Un homme âgé, dont les deux filles ont souffert d'étourdissements en raison de la chaleur écrasante, se fait dire à l'entrée de l'hôpital qu'il doit les emmener ailleurs. "Tout le monde souffre d'étourdissement au hajj. Allez dans un autre centre de santé", crie un agent de sécurité, tandis que deux ambulances arrivent simultanément avec de nouveaux blessés.
Certains pèlerins discutent de la bousculade qui a donné lieu à des scènes terribles. Des images vidéo montrent de nombreux corps inertes jonchant le sol, recouverts ou non de draps blancs, ainsi que des affaires personnelles éparpillées, des chaussures et des parapluies, dont les pèlerins se servent pour se protéger du soleil.
Près de deux millions de musulmans sont venus des quatre coins du monde pour le hajj, l'un des plus grands rassemblements religieux du monde, déjà endeuillé le 11 septembre, avant même qu'il ne commence, par la chute d'une grue sur la Grande Mosquée de La Mecque (109 morts).
La tragédie de jeudi s'est produite près du Jamarat Bridge, érigé au cours de la dernière décennie pour un coût de plus d'un milliard de dollars et qui était censé améliorer la sécurité des pèlerins et éviter justement qu'une foule n'entre en collision avec une autre. D'un kilomètre de long, il ressemble à un garage de parking et permet à 300.000 pèlerins d'accomplir un rituel.
Plus tôt dans la journée, des journalistes de l'AFP ont assisté à des scènes de malaise. Une femme, notamment, s'est presque évanouie en montant des escaliers, alors que deux amies lui aspergeaient le visage et appelaient à l'aide. Un pèlerin soudanien qui se trouvait à Mina a estimé qu'il s'agissait du hajj le moins bien organisé sur les quatre auxquels il a participé. "Les gens étaient déjà déshydratés et s'évanouissaient. Les pèlerins trébuchaient les uns sur les autres".
Il a indiqué qu'un Saoudien qui se trouvait à ses côtés lui avait dit avant le drame: "quelque chose va arriver".
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