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Offensive de la Turquie en Syrie, deux avions du régime abattus

 

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La Turquie menait dimanche une offensive militaire d'envergure en Syrie contre le régime de Damas, dont deux avions ont été abattus et 19 soldats syriens tués, tout en maintenant la pression sur l'Europe en laissant passer des milliers de migrants vers la Grèce.

Après des semaines d'escalade dans la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, la Turquie a annoncé mener l'opération "Bouclier du Printemps" contre le régime de Bachar al-Assad, qui a subi de lourdes pertes dans des frappes turques ces derniers jours.

Signe que les combats ont gagné en intensité, deux appareils du régime de Damas ont été abattus dimanche dans le ciel d'Idleb, ont rapporté Ankara et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG. Selon l'agence officielle syrienne Sana, trois drones turcs ont été détruits.

Dimanche soir l'OSDH a annoncé que 19 soldats syriens avaient été tués dimanche par des tirs de drones turcs sur un convoi militaire dans la province d'Idleb.

En quête d'appui occidental, le président turc Recep Tayyip Erdogan a ouvert les portes de l'Europe aux migrants, qui, par milliers, femmes et enfants compris, affluaient dimanche en coupant à travers champs en direction de la frontière avec la Grèce.

Préoccupée, l'Union européenne a annoncé une "réunion extraordinaire" de ses ministres des Affaires étrangères cette semaine pour discuter de l'aggravation de la situation à Idleb.

Alors que le conflit en Syrie s'envenime, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a souligné qu'Ankara ne cherchait pas la confrontation avec Moscou, puissant allié du régime syrien qu'il appuie militairement.

Le but de l'offensive turque, a-t-il déclaré, est de "mettre fin aux massacres du régime et d'empêcher une vague migratoire".

La Turquie a multiplié depuis samedi les frappes de drones contre les positions du régime syrien, mais c'est la première fois qu'Ankara annonce officiellement que celles-ci s'inscrivent dans le cadre d'une opération plus générale.

- Lourdes pertes -

L'opération a été déclenchée après la mort jeudi de 33 militaires turcs dans des frappes aériennes attribuées au régime, les plus lourdes pertes essuyées par Ankara depuis le début de son intervention en Syrie en 2016.

Vendredi et samedi, près de 90 militaires syriens et combattants de groupes alliés à Damas ont été tués par les frappes menées par Ankara en représailles, selon l'OSDH.

Dans ce climat explosif, l'armée syrienne a averti dimanche qu'elle abattrait tout avion "ennemi" au-dessus de la région d'Idleb.

Avec l'appui de l'aviation russe, le régime syrien mène depuis décembre une offensive meurtrière pour reprendre cette région, dernier bastion rebelle et jihadiste en Syrie.

Cette offensive a suscité des frictions entre Ankara et Moscou. Même si la Turquie soutient certains groupes rebelles et la Russie appuie le régime, les deux pays avaient renforcé leur coopération sur le dossier syrien ces dernières années.

Samedi, le président Erdogan a sommé son homologue russe Vladimir Poutine de s'"ôter du chemin" de la Turquie en Syrie et assuré que le régime de Damas allait "payer le prix" de ses attaques.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a indiqué dimanche qu'il "espérait" une rencontre entre MM. Erdogan et Poutine jeudi ou vendredi.

"Ce sera sans aucun doute une rencontre difficile, mais les chefs d'Etat confirment leur volonté de régler la situation à Idleb (...) C'est important", a-t-il ajouté.

Dans ce contexte de tensions, quatre collaborateurs en Turquie du média russe Sputnik, dont le rédacteur en chef, ont été brièvement arrêtés avant d'être relâchés.

- Afflux de migrants -

L'escalade à Idleb suscite les craintes de la communauté internationale, alors que la situation humanitaire y est déjà catastrophique.

Depuis le début de l'offensive du régime en décembre, près d'un million de personnes ont été déplacées dans cette région frontalière de la Turquie, un exode d'une ampleur sans précédent en aussi peu de temps depuis le début en 2011 de ce conflit qui a fait plus de 380.000 morts.

Ankara, qui accueille quelque 3,6 millions de Syriens sur son sol, redoute un nouvel afflux de réfugiés.

Affirmant que son pays ne pourrait "faire face" à une nouvelle vague de réfugiés, le président Erdogan a indiqué samedi que la Turquie avait ouvert sa frontière avec les pays européens pour laisser passer les migrants se trouvant déjà sur son territoire.

Après cette annonce, des milliers de personnes se sont dirigées vers la frontière avec la Grèce, qui avait été la principale porte d'entrée de l'Europe lors de la grave crise migratoire qui a secoué le continent en 2015.

Dimanche, plusieurs milliers de personnes continuaient d'affluer au point de passage de Pazarkule (Kastanies, côté grec), selon l'AFP. Plusieurs canots pneumatiques transportant des migrants sont arrivés sur les îles égéennes de Lesbos, Chios et Samos.

Des affrontements ont de nouveau éclaté entre policiers grecs faisant usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour repousser les migrants dont certains jetaient des pierres.

Et sur l'île de Lesbos des habitants ont incendié un ancien centre d'accueil pour migrants, qui était inutilisé.

Samedi soir, les Nations unies avaient chiffré à 13.000 le nombre de migrants massés le long de la frontière entre la Turquie et la Grèce.

burx-gkg/mig/fjb


 

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