La foudre, des réservoirs de carburant pleins et un atterrissage violent: le pilote de l'avion Aeroflot qui s'est embrasé dimanche soir à l'aéroport Sheremetyevo de Moscou en faisant 41 morts a mis en cause lundi les conditions météorologiques difficiles dans la tragédie.
"Selon les données rectifiées dont disposent les enquêteurs à l'heure actuelle, 37 personnes ont survécu", a indiqué le Comité d'enquête dans un communiqué. Une porte-parole du Comité d'enquête (l'organisme chargé des grandes investigations en Russie), Elena Markovskaïa, a ensuite confirmé explicitement aux journalistes que le bilan était porté à 41 morts.
Le pilote aurait-il dû vider les réservoirs?
L'agence Interfax, citant une source anonyme, a indiqué que l'appareil avait atterri avec ses réservoirs remplis de carburants car, le contact radio avec les contrôleurs aériens ayant été perdu, "il était dangereux d'effectuer une manoeuvre pour vider les réservoirs au-dessus de Moscou". "Une enquête criminelle pour violation des règles de sécurité" a été ouverte, a indiqué dans un communiqué le Comité d'enquête.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué que Vladimir Poutine avait présenté ses condoléances aux proches des victimes.
Plusieurs vols ont été détournés vers d'autres aéroports de Moscou ou celui de Nijni Novgorod, environ 500 kilomètres à l'est de la capitale russe.
Une enquête est en cours
"Une commission travaille. Toute conclusion est prématurée", a déclaré un porte-parole de l'agence russe Rossaviatsia au sujet d'une éventuelle immobilisation des Superjet après ce crash.
Le Soukhoï Superjet 100, le premier avion civil conçu par la Russie post-soviétique, et destiné à faire concurrence au brésilien Embraer et au canadien Bombardier sur le marché des avions régionaux, était une source de fierté pour le pays à l'époque de son lancement en 2011. Il est pourtant très décrié et peine à convaincre en dehors du marché russe.
Plusieurs compagnies étrangères qui l'exploitaient ont préféré réduire ou arrêter son utilisation, évoquant des problèmes de fiabilité.
Son lancement avait été terni par le crash d'un appareil en mai 2012 au cours d'un vol de démonstration en Indonésie, qui avait fait 45 morts.
Pour soutenir l'avionneur, le gouvernement russe a mis en place des subventions pour inciter les opérateurs russes à acheter des Superjet: Aeroflot est ainsi devenu le premier utilisateur de l'appareil et avait annoncé en septembre 2018 avoir passé une commande record de 100 Superjet.
Le dernier crash d'ampleur en Russie remonte à février 2018: un An-148 de la compagnie Saratov Airlines s'était écrasé près de Moscou peu après son décollage, faisant 71 morts.
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