Pris d'assaut, les centres de dépistage pour le Covid-19 sont souvent débordés. C'est le cas notamment à Lasne, dans le Brabant wallon. Les médecins généralistes du centre se disent débordés et en manquent de matériel. Ils expriment leur ras-le-bol dans l'espoir de faire bouger les choses.
"Nous sommes arrivés une demi-heure avant l’ouverture du centre et il y avait déjà une dizaine de voitures", témoigne notre journaliste Mathieu Langer juste à côté du centre de dépistage Covid à Lasne, dans le Brabant wallon.
Vers 13h, la file n’en finissait plus. Dans les véhicules, il y a des Belges qui rentrent de vacances, qui vont partir à l’étranger ou qui ont été envoyés par leur médecin traitant. "La surcharge de travail est énorme. C’est même une situation critique pour les médecins concernés. Ils menacent d’ailleurs de partir en grève", ajoute le journaliste.
"Nous sommes épuisés"
Selon le responsable de ce centre de dépistage, les équipes sont à bout de force après des mois intenses en raison de l'épidémie de coronavirus."On arrive à saturation de la première ligne. Cela veut dire qu’on a beaucoup aidé les hôpitaux et les médecins urgentistes au début de la crise, depuis le mois de mars, en répondant 7 jours sur 7 et 24h sur 24. Maintenant nos réserves sont plates. On est épuisés. Il faut savoir qu’il y a aussi une charge administrative qui est colossale par rapport aux demandes, une gestion des résultats qui est extrêmement compliquée aussi", souligne Gaël Thiry, médecin généraliste, responsable du centre de dépistage.
"On doit se battre pour obtenir du matériel qui fait... mal"
"Le summum, c’est qu’il faut se battre pour obtenir du matériel et du matériel qui fait mal. On avait des frottis avec de l’ouate toute douce pour les enfants et maintenant on a reçu du fédéral des frottis qui sont très rugueux comme du papier ponce et qui font extrêmement mal aux enfants et aux personnes âgées", déplore-t-il en montrant à la caméra la différence entre les deux.
"On essaie donc d’envoyer un SOS au gouvernement fédéral pour qu’il se rende compte que sur le terrain ce n’est plus tenable et que l’on veut retourner à notre vrai métier qui est médecin généraliste, infirmière de terrain. Et de pouvoir être aidés et déléguer tout ce qui est au niveau de la gestion des tests en Belgique", relaye ce docteur.
La situation risque de s'empirer
Et cette situation risque de s'aggraver avec l'arrivée des maladies hivernales comme la grippe saisonnière."Aujourd’hui, il fait 30 degrés et je pense que l’on est aux alentours de 100 tests par jour sur Lasne alors qu’on a voulu renforcer la clinique Saint-Pierre à Ottignies. Mais quand on arrivera aux conditions hivernales et les critères de Sciensano actuels, le moindre enfant au-dessus de 6 ans qui tousse et qui a un rhume devra être testé et donc on n’arrivera pas à tenir", prévoit Gaël Thiry.
Débordés, les centres de dépistage appellent les bénévoles et les infirmiers retraités pour apporter leur aide. Ils attendent également une réponse du ministre compétent, Philippe De Backer, car pour l’instant ils n’ont aucune information sur la suite des événements.
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