"Pourquoi y a-t-il donc encore tant de militaires en ville alors qu'on est descendu au niveau 3?"

"Les dirigeants de notre pays nous ont signalé que le niveau d'alerte pour les risques d'attentats est descendu à 3 à Bruxelles. Pour quelle(s) raison(s) y a-t-il donc tant de militaires en ville (boulevard Anspach notamment), dans le métro, avec des camions de l'armée stationnés ?" s'est demandée Isabelle via notre page Alertez-nous. Cette présence militaire importante tranquillise de nombreuses personnes, mais pas cette citoyenne. "Cela ne me semble pas rassurant. On a l'impression d'être en état de guerre", a-t-elle éprouvé. Avec cette impression paradoxale: "La semaine dernière, il n'y avait pas toute cette surveillance alors que la niveau d'alerte était à son maximum", a-t-elle conclu.

Il est difficile de vérifier cette perception. La Défense ne rend pas public le déploiement de ses soldats pour des raisons évidentes de sécurité. Le nombre de 1.200 militaires avait été évoqué lors du passage au niveau de menace antiterroriste 4. Mais le ministre, Steven Vandeput avait refusé de confirmer ce chiffre, le 25 novembre dernier, de même qu'il n'avait voulu détailler ni les localisations ni les "règles d'engagement". "Chaque militaire dans la rue est bien formé et bien équipé. Il sait ce qu'il peut faire et ne peut pas faire. Et il sait ce qu'il doit faire pour faire son boulot convenablement", avait énoncé le ministre.

La rétrogradation au niveau 3 suppose une adaptation des mesures sur le terrain de manière progressive. Le nombre de soldats ou de policiers sur les lieux publics n'a donc peut-être pas beaucoup diminué. L'Intérieur stipulait d'ailleurs le jour du changement de niveau que la réalité et la gravité de la menace n'avaient pas changé. L'adaptation était d'abord justifiée par le fait qu'il n'y avait plus d'éléments en provenance des différents services d'appui de l'OCAM (Organe de Coordination pour l'Analyse de la Menace) indiquant que le menace soit imminente en région bruxelloise". Par ailleurs, le niveau 4 n'était pas destiné à se poursuivre longtemps. L’imminence d’une attaque ne peut pas s'assimiler à une norme. "Sinon, on est en situation de guerre", avait confié une source à nos confrères de La Libre Belgique.

L'impression d'Isabelle pourrait aussi être causée par un redéploiement encours, policiers et militaires se concentrant davantage en certains endroits, et notamment dans la zone mentionnée par Isabelle en raison du marché de Noël et des attractions de Plaisirs d'hiver qui attirent beaucoup de monde. Autre élément à prendre en compte: la volonté du gouvernement est justement que policiers et militaires soient le plus visibles possibles. Leur première mission est d'abord dissuasive. L'OCAM précisait même, lors du passage au niveau 3, que la visibilité renforcée des services de police, appuyés par la Défense, serait maintenue.

RAPPEL: CONCRÈTEMENT, QUELLES SONT LES MESURES DU NIVEAU 3?

Niveau 3 ou niveau "grave" si la menace "est possible et vraisemblable" – niveau actuellement d'application pour tout le pays

La visibilité renforcée des services de polices, appuyés par la Défense. Les mesures sur le terrain seront adaptées progressivement afin de continuer à veiller à la sécurité.

Sécurité renforcée autour des établissements scolaires. Les mesures seront adaptées progressivement tout en veillant à la sécurité

Les personnes se rendant dans les lieux à fortes concentration de population doivent faciliter et respecter les contrôles de sécurité organisés

L’organisation de grands évènements sera analysée au cas par cas par les autorités locales et l’OCAM. Il sera dès lors envisagé de maintenir l’évènement avec des mesures spécifiques adaptées, de le reporter ou de l’annuler

La circulation du métro bruxellois a repris normalement, avec une présence policière et militaire renforcée et avec des mesures de sécurités adaptées

Le numéro d’information 1771 reste disponible entre 9h et 18h00, afin de répondre au mieux à vos questions