A-t-on mis la sécurité des passagers en jeu à l’aéroport de Bruxelles ? Un courrier de la direction générale du transport aérien destiné à Belgocontrol interpelle. La DGTA reproche à Belgocontrol d’avoir tenté de boycotter un audit sur l’utilisation des pistes à Bruxelles. Cet audit était commandé par le ministre Bellot. Dans son courrier, la DGTA émet des doutes sur la façon dont Belgocontrol assure la sécurité de la circulation aérienne.
Tout commence le 5 octobre dernier, il est 20 heures 40. Un avion Lufthansa avec des passagers à bord décolle. AU même moment, un avion amorce son atterrissage sur la piste 01. Finalement, ce second appareil remet les gaz, repart dans les airs. La collision est évitée.
Les avions contraints de se croiser
Dès l’incident connu, quelques jours plus tard, une polémique est née : pourquoi avoir utilisé la piste 01 de l’aéroport de Bruxelles, réputée plus dangereuse ? Les avions sont contraints de se croiser. "Ce jour-là, on était en vent d’Est", explique Peggy Cortois, administrative déléguée de l’Union belge contre la nuisance des avions. "Cela veut dire qu’on doit utiliser des pistes parallèles, beaucoup mieux orientées dans le vent."
Depuis, un audit externe était demandé par le ministre de la mobilité François Bellot. Mais visiblement, rien n’est simple dans le monde merveilleux des aiguilleurs du ciel, Belgocontrol.
"Votre refus de collaborer à l’audit suscite des doutes sérieux"
Ce matin, La Libre publiait des extraits de mails et de notes internes. La directrice du transport aérien en charge de l’audit écrit au patron de Belgocontrol : "votre refus de collaborer à l’audit suscite des doutes sérieux quant à la manière dont vous assurez cette mission. Je vous tiens pour personnellement responsable des problèmes de sécurité ou des problèmes juridiques à venir."
"Nous apportons notre pleine collaboration."
Belgocontrol ne donnerait pas les informations nécessaires à l’audit. Depuis, une réunion s’est tenue hier au cabinet du ministre François Bellot. Visiblement, le climat s’est apaisé. Belgocontrol affirme désormais collaborer pleinement à l’enquête. Il s’agit maintenant de faire l’analyse des données, d’en tirer des conclusions et de présenter des propositions au ministre", réagit Dominique Dehaene, porte-parole de Belgocontrol. "Nous apportons notre pleine collaboration."
Quant au ministre en charge, pas d’interview, pour le moment, car l’audit n’est pas encore terminé.
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