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Après l'arrestation de Salah Abdeslam, deux fugitifs sont toujours au cœur de l'enquête

Après l'arrestation de Salah Abdeslam, deux fugitifs sont toujours au cœur de l'enquête
 
Arrestation de Salah Abdeslam
 

Après l'arrestation vendredi de Salah Abdeslam à Bruxelles, les enquêteurs continuent de traquer deux fugitifs soupçonnés d'être liés aux attentats du 13 novembre: Mohamed Abrini, petit délinquant radicalisé de Molenbeek, et Soufiane Kayal, dont la véritable identité demeure inconnue


Mohamed Abrini

"Corpulence athlétique, 1,80 mètre, cheveux foncés, yeux bruns, visage fin, dangereux et probablement armé": sous le coup d'un mandat d'arrêt émis par le juge français le 24 novembre, le Belgo-marocain de 31 ans a disparu des écrans radar depuis le 12 novembre. Bien connu des services de police pour de multiples vols ou détentions de drogue, il est suspecté de complicité dans la préparation des attentats.

Né le 27 décembre 1984, Abrini, alias "Brioche", a grandi avec ses trois frères et ses deux soeurs dans la commune bruxelloise de Molenbeek à côté de la famille Abdeslam. "Salah et Mohamed sont copains depuis l'adolescence", selon des proches. A 18 ans, il abandonne ses études de soudeur et commence à graviter dans la mouvance islamiste de la commune. Associé dans un snack, il quitte l'établissement il y a quelques mois, avant qu'il ne fasse faillite. Il multiplie les voyages durant l'été 2015.

En juin, Abrini atterrit à Istanbul et les enquêteurs le soupçonnent d'avoir effectué "un bref passage" en Syrie. Son jeune frère, Souleymane, 20 ans, y est mort en 2014 après avoir combattu dans la katiba (brigade islamiste) al Muhajireen, d'Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats parisiens. Mi-juillet, Mohamed Abrini est repéré en Grande-Bretagne, notamment à Birmingham, fief des islamistes britanniques. En août, il part depuis l'Allemagne, au Maroc. Puis, sa trace disparaît jusqu'aux jours précédents les attentats.

Les 10 et 11 novembre, il accompagne en voiture Salah Abdeslam et son frère Brahim, un des kamikazes du 13 novembre, qui effectuent deux aller-retour entre Paris et Bruxelles pour louer des planques en région parisienne qui serviront au commando. Le 12, il est repéré en Belgique dans une station-service près de la frontière française dans une des voitures du convoi qui emmène les assaillants à Paris. Depuis, il est introuvable. A-t-il participé aux attentats, fourni une assistance logistique ou seulement fait office de chauffeur ? Sa famille assure qu'il était à Bruxelles le soir du 13 novembre.


Soufiane Kayal

Son identité demeure inconnue. Il a été contrôlé le 9 septembre, avec de faux papiers au nom de Soufiane Kayal, à la frontière austro-hongroise en compagnie de Salah Abdeslam et de Mohamed Belkaïd, un Algérien de 35 ans abattu par la police mardi à Forest, dans le sud-ouest de Bruxelles. Les trois hommes, qui prétendent se rendre à Vienne pour des vacances, n'éveillent pas les soupçons.

C'est au nom de Kayal qu'a été louée l'une des planques utilisées en Belgique, une maison à proximité de Namur. Les enquêteurs soupçonnent Kayal et Belkaïd d'avoir été en liaison téléphonique avec certains membres du commando le soir du 13 novembre. Il y a une "forte probabilité" pour que Belkaïd ait été le destinataire du SMS: "On est parti, on commence", envoyé à 21H42 par un des kamikazes du Bataclan à un téléphone localisé en Belgique. Un autre numéro belge, qui a appelé ce soir-là Abdelhamid Abaaoud, a émis au même endroit, à Bruxelles.

Le 17, la fausse carte d'identité de Belkaïd, au nom de Samir Bouzid, a été utilisée pour faire un virement de 750 euros à Hasna Aït Boulahcen, la cousine d'Abaaoud afin qu'elle lui trouve une planque en région parisienne.

Un mandat d'arrêt avait été lancé le 4 décembre contre les pseudos Bouzid et Kayal.


 

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