A la suite des émeutes qui ont éclaté samedi soir dans le centre de Bruxelles après la qualification du Maroc pour la Coupe du monde de football, le Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie (Mrax) a lancé un appel dimanche matin sur sa page Facebook aux témoins des "provocations de la police". Le message a été supprimé un peu moins de trois heures après sa diffusion. "La communication n'était pas suffisamment claire sur un sujet aussi délicat", a expliqué Carlos Crespo, le président du Mrax, à l'agence Belga.
Des indications sur des violences policières ou un comportement inapproprié envers des minorités
"Suite aux troubles à l'ordre public de la police hier soir à la Bourse, il est important que toutes les personnes présentes qui ont filmé des provocations de la police partagent leurs vidéos auprès d'associations luttant contre l'oppression policière", indiquait dimanche midi la page de l'association.
Ce message a très vite suscité des réactions indignées sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes se demandant notamment si un tel appel à témoins entrait effectivement dans les compétences de l'association de lutte contre le racisme. Une position que défend M. Crespo. "A partir du moment où nous avons des indications sur des violences policières ou sur un comportement inapproprié envers des minorités, nous pouvons intervenir", justifie-t-il.
La communication n'était pas suffisamment claire sur un sujet aussi délicat
Carlos Crespo explique que le Mrax a reçu plusieurs signalements de violences policières dans le centre de Bruxelles et que ce sont ces informations qui ont décidé le mouvement à lancer son appel à témoins. Le président de l'association estime que sa publication "n'était pas conforme au message" qu'elle souhaitait faire passer. "Il aurait été plus sage d'attendre un peu", reconnaît M. Crespo. "La communication n'était pas suffisamment clair sur un sujet aussi délicat", admet-il, ce qui a incité le mouvement à la retirer.
Le Mrax "condamne avec force toutes les violences contre les policiers", ajoute M. Crespo. Il souhaite maintenant que l'enquête puisse se mener dans un climat serein afin que toute la lumière soit faite sur les événements survenus samedi soir. "Nous resterons attentifs", prévient-il.
22 policiers ont été blessés
Les rixes qui ont éclaté samedi soir à Bruxelles ont impliqué quelque 300 personnes et fait 23 blessés, dont 22 policiers. Deux voitures ont été incendiées, plusieurs magasins ont été pillés, tandis que des installations prévues pour les Plaisirs d'hiver ont été saccagées. Aucune interpellation n'a eu lieu, mais la Ville de Bruxelles a promis des sanctions. Plusieurs habitants du centre-ville se sont plaints de l'intervention tardive et insuffisante de la police.
Le ministre de l'Intérieur Jan Jambon a demandé à l'Inspection générale de la police fédérale et de la police locale (AIG) l'ouverture d'une enquête sur les circonstances dans lesquelles s'est déroulée l'intervention.
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