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Tensions aux abords de l'école de la fillette à Schaerbeek: le bourgmestre ferme l'établissement jusqu'à la fin de la semaine

  • Suspicion de viol à Schaerbeek: la tension reste vive devant l''école

  • La police caillassée devant l''école n°1 de Schaerbeek

 
 
 

Alors que les premiers résultats de l'enquête ont été rendus publics indiquant que la fillette de 4 ans n'avait pas été violée, des tensions sont survenues aux abords l'école communale n°1 de Schaerbeek. La façade de l'école a essuyé des jets de pierre et les forces de l'ordre ont été brièvement prises à partie, avant de disperser les parents en colère en début d'après-midi. En fin de journée, le bourgmestre Bernard Clerfayt a décidé de maintenir l'établissement scolaire fermé jusqu'à la fin de la semaine.

Suite à l'annonce du parquet de Bruxelles stipulant qu'aucun viol n'avait été commis sur l'enfant de 4 ans victime de saignements des parties intimes en raison d'une infection, les esprits se sont échauffés ce mardi matin devant l'école n°1 de Schaerbeek. Une dizaine de mères en colère s'en sont prises à la police qui les empêche de rentrer dans l'établissement. Elles ont lancé plusieurs objets en direction des forces de l’ordre, tandis que d’autres personnes présentes tentaient de les calmer. Des vitres de l'école ont été brisées, attestant de tensions entre les parents d'élèves et la direction.

Plusieurs mères en colère ont témoigné. Selon elles, un viol aurait bien été commis mais la justice aurait étouffé l’affaire. Elles ne croient donc pas la version du médecin légiste du Parquet. "Comment cette fille aurait-elle pu saigner alors qu'elle n'avait qu'une simple infection ? Pourquoi les services de la jeunesse n'ont pas été directement appelés ? Si cette fille était de couleur 'blanche' est-ce que les conclusions du Parquet auraient été identiques ?" Voici en vrac les interrogations entendues par notre reporter sur place Nicolas Lowyck.

Peu de temps après le début de l’émeute, des renforts policiers munis de boucliers et de casques ont pris le relais de la police locale devant l’établissement. En début d'après-midi, les parents en colère ont été dispersés. Une femme est tombée au sol. Par précaution, elle a été emmenée à l'hôpital.

Le bourgmestre de Schaerbeek Bernard Clerfayt a appelé au calme. "Il n'y a aucune raison de mettre en cause l'école, la sécurité des enfants ou l'encadrement pédagogique", a-t-il affirmé. "Je demande aux parents de maintenir leur confiance en l'école. Une rencontre est prévue jeudi avec les parents". Le maïeur estime que tous les services, sociaux et de police, ont bien fait leur travail. "Je ne peux que condamner la récupération politique qu'ont tenté certains candidats" avec cette affaire. "Certaines personnes ont diffusé de fausses informations et poussé à la bagarre et à la haine."

En fin d'après-midi, le bourgmestre a cependant décidé de garder l'école fermée jusqu'à la fin de la semaine. 

Le corps professoral "soulagé" mais "très inquiet"

Le corps professoral est "très soulagé parce que cette enfant est intacte et donc il n’y a pas eu de viol ni d’agression sexuelle. Mais en même temps très inquiet, très déçu de la réaction d’une partie des manifestants, probablement manipulés par des agitateurs. Ils ont un peu peur pour les enfants et pour eux-mêmes parce que quand on lit les réseaux sociaux, il y a des insultes et des menaces, ce qui est inacceptable", a indiqué Michel De Herde, échevin de l'enseignement francophone de Schaerbeek.

"J’ai lu le communiqué du parquet devant la foule rassemblée. Malheureusement, la conclusion n’a pas plu à une série des personnes présentes et on a eu le début des énervements. Donc ce que nous avons fait, c’est que nous avons décidé de rentrer dans l’école, de la fermer et de laisser gérer ça par la police. Mais je pense que la vérité est là. On la propage partout et on espère que tout le monde va revenir à la raison. Parce que les théories du complot selon lesquelles on appartient à des réseaux pédophiles et que l’affaire est étouffée une fois de plus, ça ne tient évidemment pas la route", ajoute-t-il.

"Les parents doivent faire attention d’éventuelles manipulations de personnes autour d’eux qui essaient de leur faire croire que le constat du médecin légiste et la décision du parquet sont une erreur, une tentative d’étouffement de l’affaire. Nous sommes en Belgique, dans un Etat de droit. Ils ont évidemment accès au dossier s’ils prennent un avocat et ils verront que scientifiquement c’est évidemment la vérité qui a été établie et ils ne doivent pas se laisser emporter par des rumeurs. Et on souhaite évidemment que cette petite fille retourne à l’école le plus rapidement possible et que ses parents s’apaisent parce que vraiment c’est une excellente nouvelle qu’il n’y ait eu aucun crime sexuel contre cette petite fille", a-t-il conclu.

Rien n'indique qu'il y a eu abus sexuel

Les premiers éléments d'enquête indiquent qu'il n'y a pas eu abus sexuel, a informé le parquet de Bruxelles, mardi en fin de matinée. "Aucun fait de moeurs et aucune autre violence n'a été commis", a précisé Denis Goeman, porte-parole du parquet de Bruxelles, indiquant qu'il ressort des examens médicaux que la fillette a eu une infection qui provoque des saignements.

Jeudi en fin d'après-midi, la maman d'une fillette de quatre ans, inscrite à l'école communale n°1 de Schaerbeek, avait récupéré cette dernière après l'école et remarqué des saignements au niveau de ses parties intimes. La petite fille et ses parents avaient été pris en charge à l'hôpital Paul Brien à Schaerbeek, puis transférés au CHU Saint-Pierre à Bruxelles pour des examens plus poussés de l'enfant.Une plainte avait ensuite été déposée par les parents de la mineure auprès de la police.

 

 

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