En ce moment
 
 

La police multiplie les contrôles pour identifier les émeutiers de Bruxelles: des jeunes dénoncent un procédé controversé

La police multiplie les contrôles pour identifier les émeutiers de Bruxelles: des jeunes dénoncent un procédé controversé
 
 

Des jeunes du quartier Anneessens ont été contrôlés et surtout photographiés par la police. Les autorités essaient de retrouver des émeutiers des 11 et 15 novembre. Et donc, quand ils contrôlent les jeunes, ils les photographient aussi. Selon la police, le système a permis d'identifier certains fauteurs de troubles. Les jeunes crient eux à la stigmatisation et au non-respect de la vie privée.

Les contrôles de police ont été intensifiés dans le centre de Bruxelles depuis les émeutes sur le boulevard Lemonnier le 11 novembre dernier. Certains jeunes dont l'identité a été contrôlée ont été pris en photo par les agents de police qui espèrent ainsi identifier des individus responsables des incidents, rapportent les titres Sudpresse vendredi. Des résidents du quartier Anneeseens témoignent avoir été contrôlés et pris en photo, et expriment leur frustration. "Il est possible que des photos de jeunes aient été prises car il y avait des doutes sur leur implication dans les émeutes", commente Ilse Van de Keere, porte-parole de la zone police Bruxelles-capitale/Ixelles. "Ce procédé a déjà permis d'identifier une personne", ajoute-t-elle.


Autorisé ou pas ?

La zone de police locale assure que ce n'est pas systématique. "La présence policière en général a été renforcée dans tout le centre-ville depuis les incidents", indique la porte-parole de la zone qui concède que la prise en photo d'individus lors de contrôles d'identité n'est pas une pratique habituelle.

D'un point de vue législatif, "c'est une zone grise, il n'y a pas de réponse claire", observe Mathieu Beys, juriste et auteur de l'ouvrage "Quels droits face à la police?". "La loi sur la fonction de police permet de traiter et récolter des données personnelles y compris les photos", commente-t-il. "Il y a un principe important en matière d'enquête judiciaire qui interdit d'aller chercher des informations sur un large groupe de personnes sans avoir des indices", indique-t-il.


Close commande un nouveau rapport

De son côté, le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close (PS) estime qu'il y a "trop de discussions" au sujet du rapport peu flatteur de l'Inspection générale sur les émeutes du 11 novembre à Bruxelles. Il a commandé un nouveau rapport à son chef de corps et à la police fédérale, rapportent vendredi les titres Mediahuis. "Cela découle du fait que la Ville de Bruxelles juge positivement l'intervention de la police, alors que le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon (N-VA), n'était lui pas élogieux au sujet de la police sur base du rapport de l'inspection", indique le porte-parole de M. Close. 

Selon le cabinet de M. Jambon, rien n'a été indiqué au sujet d'un nouveau rapport durant la concertation de jeudi entre MM. Close et Jambon. Durant cette réunion, ils ont convenu de chercher à rendre plus efficace le déploiement de policiers dans la capitale. "Mais en soi, il n'y a pas de problème au fait que quelqu'un qui a reçu un mauvais rapport, enquête sur ce qui s'est précisément mal passé", commente encore l'entourage du ministre Jambon.


 

Vos commentaires