Le piétonnier bruxellois a eu un impact neutre à négatif sur la fréquentation des commerces. C'est la conclusion d'une étude menée par Atrium, l'agence régionale bruxelloise du commerce. Parmi les principaux griefs: l'insécurité et la malpropreté du piétonnier.
La mise en piétonnier des boulevards du centre-ville de Bruxelles a eu un impact neutre à négatif sur la fréquentation des commerces, selon une étude menée par Atrium, l'agence régionale bruxelloise du commerce. Celle-ci appelle la ville de Bruxelles à définir un véritable objectif au projet.
"La fréquentation peut évoluer d'environ 10.000 personnes"
Il existe "une quasi unanimité pour le principe du piétonnier, mais pas pour sa gestion", indique l'étude d'Atrium, présentée mercredi soir à Bruxelles en présence du ministre bruxellois de l'Economie Didier Gosuin. "S'il y a un terme à retenir, c'est celui de turbulences", indique Arnaud Texier, directeur d'Atrium. "La fréquentation du piétonnier est volatile. D'un mois à l'autre, elle peut évoluer d'environ 10.000 personnes", a relève Julien Bach, auteur de l'étude. "Ce n'est pas le cas dans la rue Neuve voisine qui se caractérise par une très grande stabilité de sa fréquentation". Selon l'agence bruxelloise, le piétonnier du centre-ville est davantage soumis aux facteurs conjoncturels comme la météo ou l'agenda culturel. "Ce piétonnier tend à se comporter comme un parc public, prisé pour un usage récréatif plutôt qu'un usage commercial".
Moins de 13% déclarent que le piétonnier a eu un impact positif
Ainsi, 42,1% des 233 commerçants interrogés estiment que la fréquentation des commerces a diminué dans la zone. Seuls 12,4% des commerçants déclarent que le piétonnier a eu un impact positif sur leur fréquentation. Les commerces de "décoration et maison" sont les moins satisfaits. Ils sont 60% à déclarer un impact négatif sur leur chiffre d'affaires. Parmi les principaux griefs formulés, on retrouve l'insécurité (79% des commerçants insatisfaits) et la malpropreté (70% des commerçants insatisfaits). Les points positifs relevés sont la convivialité et l'espace.
Une brigade spéciale pour la propreté
Dans ses recommandations, Atrium appelle la Ville de Bruxelles, à l'origine du projet, à définir un véritable objectif à ce piétonnier. "S'agit-il de faire émerger un nouveau quartier commerçant ou créer un espace pivot pour les quartiers adjacents? Cette question doit être tranchée", estime Atrium. Par ailleurs, "l'autorité publique doit revenir vers les usagers et les acteurs de son coeur de ville avec un projet porteur de sens", conclut Atrium, qui propose l'installation d'un point d'information permanent sur place. Atrium recommande également de "régler les problèmes de propreté en mettant une bridage spéciale affectée à ce territoire et de régler les problèmes de sécurité en établissant une antenne de police dans le piétonnier".
"On a travaillé dans la précipitation"
Le ministre Didier Gosuin appelle pour sa part à la conclusion d'une convention-cadre entre la Ville de Bruxelles et Atrium afin d'améliorer le développement commercial de la zone. "Incontestablement, il y a des problèmes", affirme le ministre. "L'insatisfaction des commerçants est majoritaire. On a travaillé dans la précipitation. On doit reconstruire le projet. La Ville doit prendre ses responsabilités, mais il y a urgence. Il ne faut pas que la situation s'envenime!". Des contacts entre la Ville et Atrium ont repris depuis une quinzaine de jours, affirme l'agence régionale.
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