"Suite à de nombreuses demandes de la presse et à la publication de plusieurs informations erronées", le parquet fédéral a publié un communiqué ce mardi matin afin de clarifier la situation.
Mardi dernier, le 5 novembre 2019, 25 perquisitions ont eu lieu en divers endroits du pays. Ces perquisitions font suite à un dossier ouvert par le parquet fédéral et dirigé par un juge d’instruction de Charleroi pour organisation criminelle, recel, faux en écriture, escroquerie et infraction à la législation sur les armes.
A l’issue des perquisitions, le juge d’instruction a placé 10 personnes sous mandat d’arrêt.
Parmi ces perquisitions, une seule a visé les locaux des unités spéciales de la police fédérale.
Aucun policier n’a été placé sous mandat d’arrêt. Il est rappelé qu’une perquisition ne préjuge en rien d’une éventuelle culpabilité, a conclu le parquet.
Voici ce que nous savions de ces perquisitions avant ce communiqué du parquet.
Pourquoi une telle perquisition ?
Parce que le parquet fédéral souhaite recueillir et vérifier une série d'informations sur un énorme dossier qui remonte à fin 2018. Celui des escroqueries réalisées par le milieu gitan dans la vente de véhicules par internet. En mai dernier, une gigantesque opération avait été menée par le parquet fédéral. 200 perquisitions avaient permis de saisir des caravanes, des voitures mais aussi des objets de valeurs. Un préjudice total évalué à 6,5 millions d'euros.
Des policiers ont-ils été arrêtés? Quel pourrait être leur rôle dans ce dossier?
Aucun policier n'aurait été arrêté mardi dernier. En revanche, selon la Dernière-Heure, trois agents sont suspectés. Parmi eux, un membre des Unités spéciales, un policier de Charleroi et une policière de la zone Ouest. Ces trois policiers n'ont pas été arrêtés. Mais des vérifications sont en cours. On les suspecte d'avoir participé aux arnaques en soutenant d'une manière ou d'une autre les escrocs.
D'autres personnes en revanche ont été placées sous mandat d'arrêt
10 personnes, au total, ont été interpellées dans ce nouveau dossier. La plupart d'entre elles sont issues du milieu criminel de Charleroi. De faux documents mais aussi des armes auraient été retrouvé chez les suspects. Depuis, le début de cette affaire, au moins 40 personnes, dont plusieurs policiers belges, ont fait l’objet d’un mandat d’arrêt.
Que s'est-il passé en mai 2019 ?
Ce dossier est lié au dossier traité à Bruxelles qui concerne une organisation criminelle dans le milieu des gens du voyage, responsable d'escroqueries lors de l'achat de véhicules mis en vente via internet. Le 7 mai dernier, 1.200 policiers avaient pris part à une opération d'envergure visant cette organisation criminelle, menant plus de 200 perquisitions, entre autres à Bruxelles et Charleroi, et interpellant une cinquantaine de personnes. On apprenait alors que plus de 620 faits avaient été référencés, pour un préjudice estimé à plus de 6,5 millions d'euros. Les victimes de l'escroquerie étaient des particuliers vendant leur voiture par petites annonces. Quelques jours plus tard, deux policiers interpellés à l'issue d'une perquisition dans le commissariat de la police locale de Roux, à Charleroi, avaient été placés sous mandat d'arrêt et inculpés des chefs de corruption et de violation de secret professionnel.
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