Cela fera bientôt 3 ans qu'elles ont été marquées à vie. Beaucoup de victimes des attentats du 22 mars se sentent toujours abandonnées par les autorités. Certaines en subissent, d'ailleurs, encore les conséquences physiques. C'est le cas de Manuel, un bagagiste de l'aéroport de Bruxelles qui avait été sérieusement blessé à l'époque. Il en est aujourd'hui à sa 28e opération. Nicolas Lowyck, Bruno Spaak.
Sur des images inédites, des sièges pulvérisés, des cendres, des corps inertes et beaucoup de sang.
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Aujourd’hui, où qu’il aille, Manuel - bagagiste de l'aéroport de Bruxelles au moment des faits - a peur de revivre ces scènes de cauchemar. "Quand on me demande 'comment ça va ?' Que voulez-vous que je réponde ? J'en ai marre de dire tous les jours, ça ne va pas", raconte-t-il.
Partout sur le corps de Manuel, des stigmates sont encore visibles. A certains endroits, Manuel ne sent plus rien. Les 28 opérations qu’il a endurées ont un même but: l’aider à retrouver l’usage de ses jambes: "Je ne peux pas marcher et je suis obligé de me tenir avec deux béquilles. Si je fais un long trajet, je suis obligé de prendre une chaise roulante. Je suis complètement handicapé."
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Manuel s’en souvient: un silence pesant, la mort autour de lui. Un policier qui lui tend la main… puis les souvenirs se perdent. Aujourd’hui, les médecins l’assurent: il pourra remarcher, mais Manuel sait qu’il ne vivra plus jamais comme avant. "La question n'est pas seulement physique. Mentalement, nous sommes complètement détruits. Pour moi, ce n'est pas une vie."
Comme d’autres victimes, Manuel a reçu des aides financières. Mais il remet en doute certaines expertises et les conclusions des assurances. Peu de contact avec les autorités, aucun soutien psychologique sur le long terme. Manuel se sent plus seul que jamais.
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