Le ministre-président de la région bruxelloise, Rudi Vervoort a annoncé hier la fermeture des cafés à partir de ce jeudi matin pour une période d'un mois sur tout le territoire. Une décision radicale qui, bien entendu, ne plaît ni aux cafetiers, déjà très affectés financièrement par la crise du coronavirus, ni aux clients, en particulier les jeunes. L'une des questions qui se posent est de savoir si les autorités n'auraient pas dû décider de faire fermer les établissements dans les quartiers où ils sont le plus fréquentés. En effet, les bars sont considérés comme des endroits de propagation du virus parce que les clients peuvent s'y "agglutiner" (ce sont les mots du ministre de la santé bruxellois) et que la distance sociale y est difficile à maintenir. Mais, dans de nombreux quartiers, les cafés sont de petits cafés fréquentés par une clientèle d'habitués qui reste peu nombreuse et sagement assise. Faut-il que ces établissements "payent" pour les autres ? Ne fallait-il pas limiter la fermeture aux cafés les plus populaires ? La question a été posée ce matin par Fabrice Grosfilley à Rudi Vervoort dans la Matinale de Bel RTL.
"Il faut avoir une approche globale par rapport à des mesures contraignantes comme les fermetures. Fermer les cafés et les bars dans un quartier et pas dans un autre, qu’est-ce que ça va donner ? Ce sera du report. Et puis là vous créez aussi une discrimination entre les cafetiers. Il va falloir justifier de manière légale pourquoi c’est fermé dans un quartier et pas dans un autre (…) L’enjeu ici est de faire en sorte qu’on ne mette pas à mal notre système hospitalier, qui a déjà été fort éprouvé durant le mois de mars-avril-mai. Donc on sait aujourd’hui, que même si le nombre d’hospitalisations est moins important, que les cas qui se trouvent en soins intensifs aussi, si on laisse les choses filer, à un moment ça va mettre à mal tout notre système et l’équilibre dans nos hôpitaux qui doivent aussi traiter d’autres patients, d’autres pathologies", a justifié Rudi Vervoort.
Alexia Bertrand, la cheffe de groupe MR au parlement bruxellois estime pour sa part qu'à l'inverse "les mesures covid, à Bruxelles, doivent être ciblées quartier par quartier", dit-elle dans le journal La Libre Belgique. "Cela fait plus de 15 jours que, sur base des rapports scientifiques qui nous sont fournis, on voit que la situation dégénère. Il était nécessaire de réagir mais la Région a toujours agi avec un temps de retard", regrette-t-elle. "Depuis le début de la crise, nous demandons que le gouvernement développe des politiques ciblées, quartier par quartier. Cessons de traiter le territoire bruxellois comme s'il était homogène. Près de 30% de Bruxellois vivent sous le seuil de pauvreté", poursuit l'élue régionale.
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