Les agents du corps de sécurité ont décidé de ne pas transférer les détenus vers le palais et de ne pas assurer la sécurité des audiences. Une façon de dénoncer leurs conditions de travail. Reportage de Mélanie Renda et Emmanuel Tallarico.
C’est une première en cours d’Assises. Avec un président agacé. "Ceci n’est pas une audience, mais nous sommes bien au pays du surréalisme. Nous n’avons pas pu entamer l’audience d’aujourd’hui parce que semble-t-il, il y a un mouvement d’humeur du corps de sécurité ou de certains de ses membres", annonce-t-il.
L’audience était prévue à 9H mais 2H plus tard elle n’avait toujours pas commencé. En cause : l’absence du corps de sécurité. Ce matin, chaque membre a déposé un certificat médical. Sur 120, ils n’étaient que 5. La police fédérale n’a pas su prendre le relais. "Nous avons 15 jurés qui sont enfermés dans leur salle de délibération et qui attendent. On est une dizaine d’avocats ici. La justice est complétement paralysée", regrette Carine Couquelet, avocate au barreau de Bruxelles.
Les agents du corps de sécurité dénoncent des heures de travail supplémentaires non payées
Jeudi matin, tous les détenus issus de prison Bruxelloises sont restés dans leurs cellules. Les membres du corps de sécurité dénoncent des heures de travail supplémentaires non payées. Ils refusent de travailler au-delà de 15H30, autrement dit au-delà de la fin de leur horaire. "Ceci est encore un élément de plus qui vient confirmer qu’on manque de moyens, qu’il y a véritablement des problématiques derrières sous-jacentes sur lesquelles on n’a pas toute la maîtrise mais qui nous bloquent", déplore Virginie Taelman, avocate au barreau de Bruxelles.
D’après le procureur de la cour d’assise, des accords auraient été pris hier entre les syndicats et le ministre de la justice. L’audience aura finalement commencé avec 2H et demi de retard.
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